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"Un bidouillage électoral": Anne Hidalgo fustige le projet de réforme de la "loi PLM" voulu par Emmanuel Macron

La maire de Paris Anne Hidalgo à Paris le 8 mai 2023.

La maire de Paris Anne Hidalgo à Paris le 8 mai 2023. - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

La maire de Paris a critiqué la volonté d'Emmanuel Macron de réformer le mode d'élection des maires de Paris, Lyon et Marseille, où les élus des arrondissements jouent aujourd'hui un rôle intermédiaire.

Un projet présidentiel que goûte peu la maire de Paris. La réforme du processus d'élection des maires de Paris, Lyon et Marseille, dite "loi PLM" voulue par Emmanuel Macron est "une manœuvre politicienne et un bidouillage électoral", a estimé Anne Hidalgo dans un entretien à Ouest-France publié lundi 5 février.

"Je ne suis pas sûr que ce sujet fasse partie des urgences du pays", a jugé la maire de Paris.

Actuellement, dans les trois plus grandes villes de France, dont Paris, les électeurs votent pour des listes de conseillers municipaux d'arrondissement qui élisent les maires d'arrondissement. Ensuite, une partie de ces conseillers municipaux et maires siègent au conseil de Paris et élisent le maire.

Hidalgo défend un "équilibre"

"Oui, il y a des élections dans les arrondissements, mais c’est parce qu’ils jouent un rôle. Il y a un équilibre entre les compétences des maires d’arrondissement (...) et la nécessité de maintenir l’unité de Paris", soutient Anne Hidalgo à Ouest-France.

Pour la maire, cette volonté de réforme "cache en réalité une volonté de délégitimer les maires de ces trois villes dans lesquelles Emmanuel Macron a connu des échecs électoraux cuisants".

Le président de la République avait fait part son souhait de voir la "loi PLM" modifiée lors de sa conférence de presse du 16 janvier, expliquant vouloir "revenir au droit commun", c'est-à-dire le système des 35.000 communes de France dans lequel les électeurs votent pour une liste électorale avant que le nouveau conseil municipal n'élise le maire.

"La seule chose que je veux pour Paris, c’est qu’un électeur puisse avoir les mêmes droits et compter autant à Paris qu’à Amiens, à Besançon ou ailleurs", avait-il défendu.

Le projet de loi devrait être déposé au début du printemps pour un vote en première lecture à l'Assemblée nationale avant les Jeux Olympiques, selon des informations de BFM Paris-Ile-de-France.

Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet a lui aussi fait part des critiques vis-à-vis de ce projet de réforme, évoquant un "tripatouillage électoral". Quant au maire socialiste de Marseille Benoît Payan, il s'est dit ouvert à une réforme mais se méfie de la fin de la prime majoritaire.

Rachida Dati candidate à Paris?

L'initiative d'Emmanuel Macron a pu interroger, dans le contexte de la nomination au ministère de la Culture de la maire du 7e arrondissement de la capitale Rachida Dati, qui a rapidement fait savoir qu'elle était de nouveau candidate à la mairie de Paris pour les élections 2026 avec une volonté de se poser comme candidate d'unité pour la droite et le camp macroniste.

Les Républicains ont toutefois annoncé qu'ils présenteraient leur propre candidat en 2026, après avoir misé sur Rachida Dati en 2020. Concernant sa volonté ou non de se représenter pour un troisième mandat à la tête de Paris, Anne Hidalgo a, de son côté, indiqué à Ouest-France qu'elle se prononcerait "le moment venu" après les Jeux Olympiques, à la fin de l'année 2024 ou début 2025.

Glenn Gillet