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Remaniement: la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture fustigée par la gauche parisienne

Rachida Dati, le 29 août 2020 à La Baule

Rachida Dati, le 29 août 2020 à La Baule - LOIC VENANCE / AFP

La nomination surprise de Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris et rivale d'Anne Hidalgo, au ministère de la Culture a suscité un tollé de la part de la gauche parisienne.

À peine nommée ministre de la Culture, le profil de Rachida Dati, maire du 7e arrondissement et principale opposante à Anne Hidalgo au Conseil de Paris, est pointé du doigt par les élus de la gauche parisienne.

"Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser", a exprimé Anne Hidalgo à BFMTV.

Une mise en examen au cœur des réactions

Comme de nombreux élus parisiens, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, fustige notamment sa mise en examen pour corruption.

"Avant, un ministre mis en examen devait démissionner. Maintenant une mise en examen pour corruption peut être nommée ministre", réagit-il sur X. "Quelle inspiration pour le monde de la culture", ironise-t-il.

Rachida Dati est soupçonnée d'avoir touché 900.000 euros sur trois ans (2009, 2010, 2011) de la part de Renault pour exercer une forme de lobbying au Parlement européen lorsqu'elle était eurodéputée.

Si elle reconnaît avoir touché cet argent, Rachida Dati conteste avoir exercé une quelconque mission de lobbying à Bruxelles pour le compte de Renault.

"Récompensée par un poste au ministère de la Culture"

Cette mise en examen depuis juillet 2021 pour corruption et trafic d'influence est aussi relevée par David Belliard, adjoint à la maire de Paris. Sur X, l'élu ironise en disant que Rachida Dati est "récompensée" par un ministère.

"Dans les yeux de Macron, ça doit aussi être cela, "faire la fierté de la France", écrit-il.

Son entrée au gouvernement de Gabriel Attal, annoncée ce jeudi 11 janvier par BFMTV, pour remplacer Rima Abdul-Malak à la Culture, est également dénoncée par le député écologiste Julien Bayou qui rappelle lui aussi sa mise en examen pour "corruption et trafic d'influence".

De son côté, Rémi Féraud, président du groupe de la majorité municipale au Conseil de Paris, a mis en avant sur X, un extrait de Rachida Dati datant de juin 2021 après les élections régionales dans lequel elle évoquait La République en marche comme un parti "de traîtres de gauche et de traîtres de droite".

"Rachida Dati a donc préféré quitter le navire et rejoindre 'les traîtres de gauche et les traîtres de droite'", a tancé Rémi Féraud sur X.

"Quel cauchemar" pour les communistes

La cerise sur "l'infect gâteau de ce gouvernement", a réagit de son côté Raphaëlle Primet, co-présidente du groupe communiste au conseil de Paris. "Mais quel cauchemar", poursuit l'élue sur X.

"Bonne nouvelle pour Paris"

"Pour ma part, la constance signifie fidélité à #Paris: quand on aime sa ville, on ne l’abandonne pas", a réagi de son côté Pierre-Yves Bournazel, co-président du groupe Indépendants et Progressistes. Une remarque approuvée par Emmanuel Grégoire qui considère que "Paris mérite de la constance et de la crédibilité".

"Rachida Dati n'a qu'une obsession, ses intérêts et nourrir son narcissisme", tance le premier adjoint à la maire de Paris.

Si de nombreux élus fustigent cette nomination au gouvernement, Lamia El Aaraje, adjointe à la maire de Paris, relève une "bonne nouvelle" pour la capitale.

"Mauvaise nouvelle pour la France, bonne nouvelle pour Paris", écrit-elle sur X.

Lamia El Aaraje considère qu'"à l'image de ses prédécesseurs Seguin, Kosciusko-Morizet ou Buzyn, Rachida Dati s'arrêtera aux portes de Paris" alors que l'élue républicaine vise la mairie de Paris en 2026. "Tout le monde est surpris, mais c'est une stratégie pour 2026. Elle sait ce qu'elle fait", souffle un élu dans les couloirs de l'hôtel de ville de Paris.

Juliette Vignaud