Que faut-il retenir du défilé Balenciaga, après le scandale des campagnes BDSM?
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Malgré l'atmosphère tendue qui règne depuis peu sur la maison Balenciaga, son directeur artistique Demna Gvasalia a présenté une collection remarquablement réfléchie, combinant des éléments classiques et des influences modernes et largement dominée par des teintes et des éléments sombres, voire dramatiques.
La sobriété cohérente de Balenciaga
Reflétant la complexité de la vie contemporaine, les premières silhouettes se sont succédé dans un ballet hypnotique, sorte de clones des temps modernes. Même si la fin du défilé nous a offert des allures pigmentées, imprimées et étincelantes, l’ensemble de la collection est restée très foncée suivant une certaine cohérence.
Déconstruites, les pièces se sont concentrées sur des formes volumineuses et exagérées, avec des détails propres à Demna Gvasalia, tels que des manches oversize, des lunettes de soleil avant-gardistes et des épaulettes arrondies (très) prononcées.
Bourgeoise fringante, tailoring revisité, combinaison de plongée retravaillée, vestes et bottes de moto décomplexées ou encore total-look blanc immaculé, l’irrévérencieux travail de Demna Gvasalia à, encore et toujours, interrogé sur les parcours de vie et le positionnement de l’individu avec un humour second degrés caractéristique, qui a fait son succès.
Pas de réponse directe à la polémique
La collection a évité toute référence directe à la polémique de pédophilie. Plutôt que d'essayer de traiter le sujet de manière frontale, Demna Gvasalia a choisi de présenter un défilé qui se concentre sur la beauté, la sophistication et la créativité.
Critiquable par certains, louable pour d’autres, toujours est-il que, du côté du style et des coupes, le créateur géorgien démontre une nouvelle une fois qu’il est le légitime héritier d’une maison de couture historique et une référence dans le monde de la mode.