Dunkerque: les vols de câbles en cuivre se multiplient dans l'agglomération

Ce matériau est la cible de réseaux internationaux, qui en tirent des profits allant jusqu'à 8.500 euros la tonne.

C'était l'un des thèmes majeurs du déplacement de Marina Ferrari à Dunkerque au début du mois de mars: la multiplication des vols de câbles en cuivre. Si la secrétaire d'État en charge du numérique s'est rendue dans l'agglomération, c'est parce que cette dernière est particulièrement touchée par le phénomène. Avec trois vols de câbles en cuivre chaque jour, le Dunkerquois cumule un tiers des larcins recensés à l'échelle nationale en 2023.

"Il y a des réseaux organisés parce que le cuivre vaut très, très cher aujourd'hui", déplore Chrystel Heydemann, directrice générale du groupe Orange. Prisé par des organisations internationales, ce matériau peut s'écouler à 8.500 euros la tonne.

"Des milliers de logements impactés"

Au cours de sa visite, Marine Ferrari a annoncé une intensification de la lutte contre ces vols. Cela passera notamment par l'implantation de caméras aux abords des boîtes électriques, par des rondes de police et, enfin, par le développement de la fibre optique, dont les matériaux sont moins intéressants pour les voleurs.

Encore 7% des 2.300.000 foyers de la région n'y ont pas encore été raccordés. Cela devrait être le cas d'ici à 2025. En attendant, "c'est des milliers de logements qui sont impactés" par les vols de câbles en cuivre, insiste Chrystel Heydemann.

Ces vols ne sont évidemment pas sans conséquences sur la vie des habitants de l'agglomération, régulièrement privés d'accès à Internet ou au téléphone. Les individus isolés sont ceux qui en souffrent le plus.

Parfois un à trois mois pour rétablir la connexion

"Les personnes âgées n'ont souvent que le téléphone encore. Elles n'ont pas forcément toutes Internet. Et donc ça créé aussi des difficultés pour avoir derrière la famille ou pouvoir répondre s'il y a une urgence à domicile. C'est toute la difficulté pour nos usagers", résume Julien Gokel, maire de Cappelle-la-Grande et vice-président de l'agglomération en charge du Numérique, au micro de BFM Grand Littoral.

Selon l'élu, entre un et trois mois sont parfois nécessaires pour rétablir les connexions. "Le temps pour l'opérateur de recommander le matériel, de l'avoir livré, de le mettre en fonctionnement...", égrène-t-il.

Et d'ajouter: "Ce qui est quand même aujourd'hui assez conséquent quand on peut imaginer ce dont on a besoin au quotidien".

Jérémy Mahieux avec Florian Bouhot