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8-Mai et Ascension: les hôtels de la Côte d'Opale dénoncent la concurrence "déloyale" des Airbnb

À l’occasion du pont du mois de mai, les hôtels de la Côte d’Opale espèrent attirer les clients malgré la concurrence d'Airbnb, jugée déloyale par les hôteliers.

La grogne monte chez les hôteliers. Ce mois de mai offre aux Français l’occasion de faire un long pont grâce au 8-Mai et à l’Ascension. Une période sur laquelle comptent les professionnels de l'hôtellerie de la Côte d'Opale pour faire le plein de clients.

Pour cela, ils doivent lutter contre les locations Airbnb qui se sont multipliées dans la région depuis la crise du Covid-19 et qui attirent de plus en plus de vacanciers au grand dam des professionnels de l'hôtellerie qui crient à la concurrence déloyale.

Dans le Boulonnais, Marie Becquet possède une dizaine de logements qu’elle a transformés en des locations meublées Airbnb qu’elle loue sans aucune difficulté. "Chaque année, je crée un nouveau logement et c’est tout le temps complet ! Tous les étés, je suis obligé de refuser des demandes de réservation et je pense que ça va continuer", déclare-t-elle à BFM Grand Littoral.

Une demande d'équité

Avec l’augmentation de la demande, le nombre de locations entre particuliers ne cesse de progresser dans la région. La commune de Wimereux (Pas-de-Calais), par exemple, compte 500 hébergements Airbnb contre moins de dix hôtels. Une concurrence jugée déloyale par les professionnels du secteur qui pensent ne pas se battre à armes égales.

"Nous avons un passage chaque année pour contrôler l’ensemble de nos extincteurs, le bloc incendie, notre électricité et notre chaudière pour s’assurer que tout est en bon état. Pour l’instant, les locations Airbnb n’ont pas les mêmes contraintes et c’est déloyal", estime Baptiste Desgardin, responsable de l’hôtel des Arts à Wimereux.

Les loueurs professionnels dans le collimateur

Pour les hôteliers, ces contrôles coûtent plusieurs milliers d’euros annuellement. Dans une recherche d’équité, les professionnels demandent la même réglementation pour les loueurs professionnels.

"Le souci ce sont les hébergements Airbnb qui se sont professionnalisés, qui ont plusieurs immeubles et qui devraient s’affranchir des mêmes normes d’hygiène et de sécurité que les professionnels", indique Stellio Lestienne, chef d’un hôtel-restaurant à Boulogne-sur-Mer.

Pour l’instant, rien n’est encore prévu par rapport à ces contrôles. Mais depuis mardi, les sénateurs examinent un texte imposant de nouvelles restrictions à Airbnb.

Florine Kurek avec Sylvain Allemand