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SNCF: Jean-Pierre Farandou sera remplacé après les Jeux olympiques

L'Etat a décidé de ne pas modifier la limite d'âge fixée pour être le patron de la SNCF. Jean-Pierre Farandou fêtera ses 67 ans cet été.

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou ne sera pas reconduit pour un deuxième mandat à la tête du groupe ferroviaire mais poursuivra sa mission pendant l'été "afin de garantir la bonne organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques", a annoncé le gouvernement mardi.

Après la compétition, "la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat seront saisis par le président de la République du nom du successeur envisagé de M. Jean-Pierre Farandou", qui préside le groupe depuis 2019, a détaillé le communiqué.

Son mandat s'achève officiellement le 13 mai prochain. Pour être reconduit, l'Etat aurait dû modifier la limite d'âge fixée pour être le patron de la SNCF. Jean-Pierre Farandou fêtera ses 67 ans cet été.

Faut-il voir dans cette non reconduction les conséquences de l'accord généreux sur les départs progressifs à la retraite des cheminots signé récemment qui a permis notamment d'éviter une grève en mai?

Sur BFMTV/RMC, Bruno Le Maire avait considéré qu'il s'agissait d'une sorte de contournement de la dernière réforme des retraites, contournement fait sans son aval.

Le prix de l'accord sur les fins de carrière?

Il a indiqué avoir "convoqué" le PDG de la SNCF pour obtenir des "explications" tandis qu'une commission du Sénat doit l'interroger sur cette question ce mardi après-midi.

Jean-Pierre Farandou devra donc "me rendre des comptes sur cet accord qui donne un sentiment de deux poids deux mesures qui est très provocant pour beaucoup de nos compatriotes qui travaillent dur et qui ont accepté la réforme des retraites", poursuivait-il.

"Je tiens à ce qu'il m'explique comment il finance cet accord qu'il a conclu sans que nous soyons avertis, assène Bruno Le Maire. J'attends une explication convaincante et je veux régler un dysfonctionnement".

Pourtant, quelques jours auparavent, Patrice Vergriete, le ministre des Transports n'y voyait strictement rien à redire.

"D’abord, je tiens à préciser que la réforme des retraites s’applique partout, y compris dans les entreprises publiques, explique-t-il dans Apolline Matin. La SNCF a le droit à ses accords d’entreprise, ses aménagements. La question, c’est qui le paye? On oublie qu’aujourd’hui, la SNCF est dans le jeu concurrentiel. Donc le contribuable ne contribuera pas à l’accord d’entreprise de la SNCF. Zéro".

Retour aux bénéfices

Ayant fait toute sa carrière à la SNCF, Jean-Pierre Farandou aurait aimé se maintenir à la tête de l'entreprise publique. A son actif, le retour de la rentabilité depuis deux ans (avec 1,3 milliard d'euros de bénéfices en 2023) porté par un engouement sans précédent pour le train.

Sous son mandat, le statut des cheminots a disparu en janvier 2020 et son entreprise a été confrontée à deux mouvements de grève importants contre la réforme des retraites, en 2019-2020 puis en 2023.

Il a aussi dû affronter la crise du Covid-19 et l'arrêt total des TGV puis l'organisation de trains sanitaires pour transporter les malades et décharger les hôpitaux de certaines régions particulièrement touchées.

L'ancien chef de gare rejoint donc le destin d’Augustin de Romanet, PDG d’ADP (Aéroports de Paris) qui souhaitait poursuivre mais dont le mandat ne sera pas renouvelé après les Jeux olympiques.

Olivier Chicheportiche avec AFP