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Des créanciers de Casino envisagent de proposer une offre de reprise

Une dizaine de fonds d’investissement réfléchissent à déposer une offre lundi prochain. Ils cherchent à récupérer un peu d’argent dans la restructuration.

Ils jouent leur va-tout. Les fonds d’investissement qui détiennent de la dette de Casino vont tout perdre dans la restructuration. Selon nos informations, ils sont une dizaine à réfléchir à déposer une offre de reprise auprès du conciliateur lundi 3 juillet. Parmi eux, Davidson Kempner, Attestor, Monarch Alternative ou Sculptor Capital ont acheté ces derniers mois des obligations Casino à bas prix sur les marchés.

Mais aucun des deux candidats déclarés, Daniel Kretinsky et le trio Zouari-Niel-Pigasse, n’envisagent de sauver leurs créances. Ils vont tout perdre alors ils cherchent à peser dans les négociations. Pas sûr qu’ils réussissent d’ici lundi à s’entendre pour formuler une offre. Et même s’ils y parvenaient, peu de chance que le conciliateur la choisisse car ils proposeront un démantèlement de Casino. Contactés, aucun d'entre eux ne nous a répondu.

Des "fonds vautour"

Mais ils cherchent à récupérer ne serait-ce que quelques pourcents de leurs créances. Ces dettes sans aucune garantie financière pèsent pour 3 milliards d’euros. Leur levier: faire traîner la conciliation qui doit se terminer au plus tard le 25 octobre. Sinon, Casino risque de se retrouver en redressement judiciaire alors qu’il peine déjà à payer ses fournisseurs.

Ces fonds seront toutefois appelés à remettre au pot aux côtés du trio Zouari-Niel-Pigasse. Mais le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri risque en plus de les utiliser pour se maintenir. "Il va agiter l’épouvantail de ces «fonds vautour» pour rester à la présidence de Casino" s’agace un acteur du dossier. Eux se moquent de leur image, mais pas de perdre leur argent.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business