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Finances publiques

Dette: quelles conséquences pour la France après les notations inchangées de Fitch et Moody's?

Les agences de notation Fitch et Moody's ont décidé de maintenir inchangées les notes qu'elles attribuent à la dette française, ce vendredi 26 avril.

Soulagement pour le gouvernement. Ce vendredi 26 avril au soir, les agences de notation Fitch et Moody's ont toutes les deux annoncé avoir maintenu les notes souveraines qu'elles attribuent à la dette française, malgré le dérapage du déficit public, après avoir laissé craindre qu'elles auraient pu dégrader ces notes.

"Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques", avait rapidement réagi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, rappelant l'objectif d'un retour du déficit sous les 3% en 2027.

Quelle est l’importance de la note de la dette française?
Quelle est l’importance de la note de la dette française?
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Dans les faits, une dégradation de la note par l'une ou l'autre des deux agences de notation n'aurait pas eu de conséquences importantes. Si la France a bien perdu le fameux "triple A", elle reste toutefois membre du club des dettes souveraines les plus sûres – les notes attribuées par Fitch et Moody's classent encore la dette française parmi celles de "haute qualité".

Malgré les inquiétudes sur ses finances publiques, la France reste dans une situation plutôt solide, ce qui pousse les marchés à lui prêter à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques.

Débat politique

La France, en dehors de l'Allemagne, reste mieux notée que ses grands voisins européens. En l'absence d'alternative, les investisseurs continuent d'acheter de la dette française, un placement plus sûr que les dettes espagnoles et italiennes, par exemple.

Par le passé, entre janvier 2012 et juillet 2013, les agences de notation Standard & Poor's, Moody's puis Fitch avaient successivement privé la France de son triple A, la note maximale, sans que cela n'ait entraîné de panique sur les marchés ou conduit le pays à emprunter de l'argent à des taux exorbitants auprès de ses créanciers.

Les conséquences de cette non-dégradation des notes attribuées par Fitch et Moody's seront davantage politiques que financières. Le gouvernement évite, déjà, un mauvais signal envoyé à quelques semaines des élections européennes, qui n'aurait pas manqué d'être utilisé par les oppositions pour attaquer sa politique budgétaire.

Par ailleurs, l'exécutif sera probablement poussé à poursuivre ses objectifs de réduction des dépenses publiques et de réformes structurelles, à l'image de l'ouverture du chantier controversée de l'assurance-chômage.

Car, dans leurs communiqués respectifs, les agences de notation Fitch et Moody's laissent clairement entendre qu'elles ne croient pas à un retour du déficit sous les 3% en 2027. Le gouvernement, lui, devra encore affronter le verdict de Standard & Poor's, à la fin du mois de mai.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV