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La Motte-du-Caire: les élus à l'écoute des arboriculteurs

Cédric Massot arboriculteur et trésorier de la FDSEA 04 (veste rose) et Marc Chappuis, préfet des Alpes-de-Haute-Provence (cravate bleue), le 3 mai 2023, sur l'exploitation arboricole de Cédric Massot

Cédric Massot arboriculteur et trésorier de la FDSEA 04 (veste rose) et Marc Chappuis, préfet des Alpes-de-Haute-Provence (cravate bleue), le 3 mai 2023, sur l'exploitation arboricole de Cédric Massot - Laurie Charrié/BFM Dici

Plusieurs élus du territoire ainsi que le préfet se sont rendus dans des vergers de La Motte-du-Caire vendredi. Objectifs: constater les dégâts du gel, entrevoir des solutions en matière de protection des cultures et envisager un changement de modes d'indemnisation pour les pertes.

Les dernières semaines ont été difficiles dans les Alpes du Sud pour les agriculteurs, les épisodes de gel ont été ravageurs dans les vignes et les cultures arboricoles. Vendredi 3 mai, les syndicats agricoles ont fait venir les autorités dans les vergers de la Motte-du-Caire pour constater l'ampleur des dégâts mais aussi montrer qu'avec des systèmes adaptés, il était possible de limiter la casse. 

Les agriculteurs bas-alpins veulent pouvoir se protéger des aléas climatiques. Lors de cette réunion de terrain à la Motte-du-Caire, Cédric Massot arboriculteur et trésorier de la FDSEA 04 a expliqué la situation Marc Chappuis, le préfet des Alpes de Haute-Provence.

"Vivre avec des subventions, personne ne veut ça et puis ça a un impact sur toute une filière", a partagé l'exploitant.

Deux vergers visités

Devant les élus du territoire représentant l'Etat, le département ou encore la région, les agriculteurs ont tenu un discours alarmant: "On a besoin que les choses aillent vite, certains producteurs ne vont pas tenir", s'est exclamé l'un d'entre eux.

Ce vendredi à La Motte-du-Caire, deux vergers ont été visités pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts. L'un d'eux n'a pas pu bénéficier de système de protection contre le gel et a gelé à 100. "Le producteur n'a pas eu les moyens de se protéger parce que la ressource en eau est insuffisante et parce que le réseau d'irrigation n'est pas dimensionné pour pouvoir faire face donc il n'y a pas de protection et une nuit à -6 degrés a occasionné 100% de dégâts", a expliqué Cédric Massot.

A contrario, à quelques kilomètres, un autre verger n'a pas été impacté grâce aux tours à vent installées il y a quelques temps. "On a tourné huit nuits d'affilées quasiment, ça a été efficace mais c'est un système qui, selon les zones, reste limité. Une tour à vent va protéger environ 4 à 5 hectares".

Retenues d'eau, méthode de calcul des assurances

Face aux multiples épisodes de gel des dernières années, les agriculteurs ont décidé d'alerter l'Etat sur des mesures à prendre aussi bien localement que nationalement, et sur deux points principaux: permettre l'utilisation de l'eau pour protéger les cultures mais aussi revoir le système d'assurance.

"Il faut créer des retenues collinaires pour l'année prochaine et concernant l'assurance, la méthode de calcul est à revoir. On voudrait qu'ils mettent un barème au niveau du rendement parce que sur des niveaux très faibles, la cotisation va coûter plus cher que ce qu'on peut en récolter", a assuré un exploitant.

Pour le préfet des Alpes de Haute-Provence, Marc Chappuis, deux temporalités sont à prendre en compte pour venir en aide aux agriculteurs: "La première chose qu'on peut faire c'est les accompagner en termes d'assurance. L'État a mis en place un système pour tous les agriculteurs assurés ou non. Mais il faut aussi agir sur le long terme et réfléchir sur les investissements nécessaires pour pouvoir se protéger".

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'arboriculture n'est pas le seul secteur touché. Les vignes aussi ont lourdement été impactées par le gel c'est aussi pourquoi il faudra réfléchir à des solutions pour protéger efficacement chaque secteur agricole. 

Laurie Charrié