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Avec le métaverse, les NFT prennent tout leur sens

Une superposition de deux œuvres d'art numériques uniques de la chanteuse Grimes, postée par cette dernière sur Twitter pour annoncer leur vente.

Une superposition de deux œuvres d'art numériques uniques de la chanteuse Grimes, postée par cette dernière sur Twitter pour annoncer leur vente. - twitter.com/Grimezsz

Le grand projet de métaverse rend bien plus logique de débourser des sommes considérables pour posséder des objets virtuels.

L’engouement pour les NFT ne semble pas décroître. Ces "jetons non fongibles", largement popularisés ces derniers mois, continuent de régulièrement faire l’objet de ventes pour des sommes considérables.

La dernière en date prouve que ces certificats numériques peuvent, finalement, être à la portée de tous: un jeune garçon a réussi à amasser la somme de 400.000 dollars en vendant des œuvres réalisées sur Paint. Avec quelques notions de code informatiques, Benyamin Ahmed, un Londonien de 12 ans a vendu 3350 œuvres représentant des baleines, inspirées de l’émoji du même animal.

Les NFT, qu'est-ce c'est? Les "non fungible tokens", jetons non-fongibles en français, sont des certificats d’authenticité attribués à une oeuvre numérique. Comme, sur internet, tout est "copiable" à l’infini, les NFT permettent de s’approprier une oeuvre et d’en être le seul et unique propriétaire. L’authenticité de ces certificats est rendue possible grâce aux chaines de blocs, une technologie de stockage permettant de chiffrer et d’identifier des stocks de données, inviolable et non duplicable.

La folie des NFT a plus ou moins débuté en mars dernier, lorsqu'un artiste du nom de Beeple a vendu aux enchères une oeuvre numérique, intitulée "Everydays: the first 5000 days", pour la somme astronomique de 69,3 millions de dollars. Cet achat, très médiatisé, en a déclenché d’autres. Le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a commercialisé son tout premier tweet de la même manière, pour 3 millions de dollars.

Le créateur du web, Tim Berners-Lee, a également vendu le premier code du World Wide Web pour 5.4 millions. Les sommes attribuées aux NFT sont toujours immenses.

L'avenir sera-t-il virtuel ?

Débourser de telles sommes pour des oeuvres virtuelles, littéralement immatérielles, est un concept qui peut rendre perplexe. Pourtant, que l'on adhère ou non à la pratique, elle s'inscrit logiquement dans ce que Mark Zuckerberg décrit comme sa nouvelle lubie, le métaverse. Cet univers mi-virtuel mi-réel, déjà amorcé avec le Workspace présenté par Facebook, consiste à mélanger des éléments.

Que l’on adhère ou non à ce concept, le principe des NFT semble totalement en adéquation avec le métaverse. Plusieurs exemples peuvent déjà en témoigner: le succès des concerts sur Fortnite, qui consistent à profiter de la performance d’un artiste tout en étant dans le jeu.

La maison de haute couture, Dolce & Gabbana qui a récemment lancé sa toute première collection en NFT et, par extension, la normalisation des vêtements “virtuels”, et avec lesquels il sera donc possible de vêtir son avatar -la version numérique de nous-même. Le développement des casques de réalité virtuelle est aussi un atout de poids dans cette optique.

Dans cette optique, les NFT prennent donc tout leur sens. D'ici à ce que le métaverse se réalise, il y a encore quelques étapes à passer. Pour l'heure, les quelques tentatives de concrétisation du métaverse restent loin de ce que son créateur, l'auteur de science-fiction Neal Stevenson, avait imaginé.

L'exemple le plus concret à ce jour - qui s'inscrit parfaitement dans le contexte de la pandémie, vient de Facebook - qui veut faire du concept son cheval de bataille. Pour affirmer sa position, le réseau social a lancé Horizon Workrooms, une salle virtuelle de réunion en réalité augmentée.

Victoria Beurnez