Complotisme, dérives sectaires, "gourous 2.0": le gouvernement veut s’attaquer à Facebook et YouTube
A quelques semaines des "assises des dérives sectaires et du complotisme", organisées par le gouvernement, Sonia Backès, secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, revient sur la place des grandes plateformes numériques dans ce sujet. Avec des signalements en hausse significative en 2021, selon la Miviludes, les dérives sectaires se sont étendues aux principaux réseaux sociaux, à commencer par Facebook et YouTube.
"Il faut que les plateformes cessent d’être des contributeurs algorithmiques aux dérives sectaires" déplore Sonia Backès auprès du Figaro, ce 29 janvier.
Des gourous portés par la pandémie de Covid-19
La secrétaire d'État réclame ainsi la mise en place de messages d’avertissement de la part des principales plateformes sous certaines publications. Pendant la pandémie de Covid-19, Facebook s’est notamment illustré en France pour avoir diffusé massivement des publications complotistes au sujet de la vaccination. Des théories complotistes également largement relayées sur Twitter et YouTube.
Contrairement à Twitter, qui offre toujours un affichage chronologique dénué de sélection algorithmique, les contenus diffusés par Facebook et YouTube sont essentiellement sélectionnés par des algorithmes, que leurs créateurs peinent parfois à contrôler, voire à comprendre.
"Il existe désormais une kyrielle de gourous 2.0 qui gravitent sur la toile [...] Thierry Casasnovas, le chantre du crudivorisme, omniprésent sur YouTube, fait l’objet d’une procédure judiciaire. Mais depuis dix ans, il certifie que manger cru guérit du cancer. Cela pose un grave problème de santé publique. Nous allons demander aux plateformes de travailler avec nous pour trouver des solutions” annonce Sonia Backès, toujours auprès du Figaro.
Malgré ces nombreuses accusations, Thierry Casasnovas diffuse toujours de nombreuses vidéos sur YouTube, où il compte quelque 600.000 abonnés, pour un total de près de 100 millions de vues. Sur Facebook, où il est suivi par 135.000 internautes, la popularité de ses publications s’est envolée depuis début 2020, avec la pandémie de Covid-19 (voir graphique ci-dessus).