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Transports

"Les milliards volent en escadrille": Beaune dénonce le vote par l'Assemblée de 3 milliards de plus pour le rail

Le ministre des Transports, tout comme le gouvernement, était contre cet amendement voté très tôt dans la nuit de lundi à mardi.

Un nouveau revers pour le gouvernement dans la bataille du budget. En toute fin de nuit ce lundi, les députés ont adopté par 78 voix contre 54 un amendement prévoyant trois milliards d’euros supplémentaires pour le développement du rail en France. Un amendement qui n'avait pas le soutien de l'exécutif.

Défendu par le PS, LFI et LR, cet amendement a vocation à "investir" dans le train au moment où les rapports concernant le manque d'investissements dans le réseau ferroviaire se multiplient tout comme les appels du pied de la SNCF.

Eviter les fermetures de lignes

Cette adoption a provoqué les railleries de Clément Beaune, ministre des Transports. "Les milliards volent en escadrille (...) C’est magique, c’est gratuit, c’est Halloween, c’est le contribuable qui paye".  

Reste que le gouvernement aura la possibilité d'écarter cet amendement puisqu'il a l'intention d'actionner à nouveau le 49.3 pour faire adopter sans vote ce volet dépenses du budget de l’Etat.

Rappelons que le patron de la SNCF a chiffré le besoin d'investissement dans le ferroviaire à environ 100 milliards d'euros supplémentaires sur 15 ans afin de contribuer à la décarbonation des transports en doublant la part du train.

Dans une tribune publiée par Le Monde en juillet dernier et adressée à la Première ministre, Jean Rottner, président de la région Grand-est affichait clairement son inquiétude, estimant que sans "sursaut" financier, il faudra s'attendre à "des fermetures de lignes de plus en plus nombreuses".

"Soyons clairs, le vieillissement du réseau entraînera très vite des fermetures de lignes de plus en plus nombreuses (...) La conséquence est simple: le système pousse à réduire les circulations et toute politique d’accroissement de l’offre est vouée à l’échec. J’en appelle à un sursaut pour sauver le ferroviaire français dont le modèle est à bout de souffle", s'inquiètait-t-il.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business