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Le revenu réel des Français se réduit de 1,9% au premier trimestre, la baisse la plus forte de l'OCDE

L'OCDE confirme à son tour le changement de cap du marché français

L'OCDE confirme à son tour le changement de cap du marché français - Fotolia

Le revenu réel des ménages français enregistre la baisse la plus importante des pays de l'OCDE, au premier trimestre 2022. Et ce, alors que l'inflation y est moins forte que dans les autres pays de la zone euro.

C'est une baisse globale de revenu qui a touché les pays de l'OCDE au premier trimestre 2022. Selon l'étude Croissance et bien-être économique de l'organisation, le revenu réel des ménages, c'est-à-dire duquel est retranchée l'inflation, a chuté de 1,1% sur cette période. Une tendance qui s'explique en partie par l'accélération de l'inflation ces derniers mois. Mais cette baisse est encore plus marquée dans certains pays, comme les Etats-Unis, la France et l'Allemagne. Sur les trois premiers mois de l'année, le revenu réel des Français a diminué de 1,9%. Il s'agit de la baisse la plus importante observée parmi les pays pris en compte dans ces travaux.

Pourtant, la France est aussi un des pays d'Europe dans lesquels les augmentations des prix à la consommation sont les moins importantes. Avec une inflation mesurée à 4,8% par l'Insee en avril, mais estimée à 5,4% par Eurostat selon l'indice harmonisé des prix, le pays a le 18ème taux le plus bas des 19 pays de la zone euro. Loin derrière, on retrouve l'Estonie (19%), les Pays-Bas (11,2%), l'Espagne (8,3%), l'Allemagne (7,8%) ou encore l'Italie (6,6%).

Une baisse des revenus nominaux en cause

C'est donc principalement l'évolution des revenus nominaux (avant de retrancher l'inflation) qui explique ce résultat, en France. "Au T1 -2022 (premier trimestre 2022, ndlr), le revenu réel nominal des ménages en France n'a augmenté que de 0,1 %, ce qui est inférieur à la majorité des pays d'Europe", nous a précisé l'OCDE.

En comparaison, cet indicateur a augmenté de 1% en Allemagne alors que le revenu réel des ménages a baissé de 1,80%, outre-Rhin. Aux Pays-Bas, le revenu nominal a grimpé de 5,1% sur le premier trimestre et a diminué de 0,5% après avoir retranché l'inflation. On voit donc que, chez nos voisins allemands et néerlandais, l'inflation, plus forte que dans l'Hexagone, a logiquement davantage pesé sur l'évolution du revenu réel.

Un effet de réaction après le versement de l'indemnité inflation?

Mais cette baisse du revenu réel des ménages, en France, pourrait moins être le signe d'une tendance durable qu'un effet de réaction. "Au premier trimestre 2022, le revenu disponible brut des ménages a diminué (…) principalement en raison d’une réaction automatique au versement de l''indemnité inflation' fin 2021", écrivait l’Insee dans sa dernière synthèse trimestrielle des revenus des ménages. Au quatrième trimestre 2021, le revenu réel des ménages avait augmenté de 0,9%. Il s'agissait de la croissance la plus forte observée dans le G7.

En revanche, lorsque l'on observe l'évolution de cet indicateur sur un an, la situation semble moins défavorable. Entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022, il s’est quasiment maintenu en France avec une croissance à 0,1%, selon les chiffres de l’OCDE. Un résultat relativement bon par rapport aux autres pays du G7 notamment. A titre de comparaison, sur la même période, le revenu réel des ménages a baissé de 0,4% en Allemagne, de 1,6% en Grande-Bretagne, 11,5% aux Etats-Unis et de 4,6% dans l’ensemble de l’OCDE.

Nina Le Clerre