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Air France, easyJet... Des vacances de Noël gâchées par les grèves dans l'aérien?

La pression monte à nouveau du côté des syndicats de personnels navigants, notamment à cause des salaires et des conditions de travail.

Après un été marqué par une succession de grèves dans l'aérien européen, les fêtes de fin d'année pourraient également être un cauchemar pour les Français qui envisagent de prendre l'avion pour leurs congés.

Préavis et menaces de grève se multiplient afin d'exercer une pression supplémentaire sur les directions. Rappelons que la période des fêtes de fin d'année est cruciale pour le secteur aérien, qui se relève lentement de la pandémie de Covid-19.

Chez Air France, les syndicats UNAC et SNGAF du personnel navigant ont déposé un préavis de grève pour la période du 22 décembre au 2 janvier sur fond de conflit social sur l'accord collectif des hôtesses et stewards.

"Ce préavis doit servir d'avertissement à notre direction", selon un tract syndical diffusé mardi. "Si cet avertissement n'est pas entendu, seule une mobilisation forte sera en mesure de faire pencher la balance".

"Avertissement"

UNAC et SNGAF dénoncent l'absence de contrat prolongeant l'accord collectif au-delà de sa période de validité et fustigent un "passage en force pur et simple" par une "note de direction".

"Se retrouver à la merci d'une direction qui, d'un trait de plume, peut modifier à sa guise tout ce qui touche à notre métier est inacceptable", écrivent les syndicats.

"Nous sommes face à une direction qui ne comprend, hélas, que le rapport de force, quitte pour elle à prendre le risque de dégrader l’activité dans une période aussi importante que les fêtes de fin d’année" poursuivent-ils.

Dans une déclaration, Air France dit avoir "pris connaissance du préavis de grève". "La compagnie s’interroge sur ce préavis alors qu’une nouvelle négociation de renouvellement l’accord PNC a été engagée avec les syndicats représentatifs PNC depuis fin septembre et doit se poursuivre au-delà de janvier 2023".

Du côté d'EasyJet, la grogne des hôtesses et des stewards n'en finit pas. Dans un communiqué, le SNPNC-FO, Syndicat National du Personnel Navigant Commercial, alerte "sur un risque très important d’arrêt de travail du personnel navigant commercial pendant les fêtes de fin d’année, en lien avec les négociations sur les salaires".

"Perturbations massives"

"Après plus de deux années d’efforts colossaux réalisés par les hôtesses et stewards en France, au cours desquelles nos conditions de travail se sont fortement dégradées en raison des graves erreurs stratégiques dont seule la direction est responsable, easyJet propose cette année des augmentations de salaire ne couvrant même pas l’inflation, et refuse les éléments principaux de nos revendications" peut-on lire.

"Nous alertons nos passagers sur un risque de perturbations massives en fin d’année afin que nos clients puissent d’ores et déjà s’organiser. Si la direction d’easyJet maintient sa position, elle sera alors responsable des perturbations subies par nos clients" menace le SNPNC-FO.

Dans le reste de l'Europe, la fronde sociale se poursuit également. Exemple avec TAP Air Portugal qui a annoncé mercredi l’annulation de 360 vols (soit 50.000 passagers touchés) en anticipation d’une grève de deux jours du personnel de cabine prévue les 8 et 9 décembre pour protester contre des baisses de salaire.

Cette grève intervient dans le cadre de l’échec des négociations d’un nouvel accord d’entreprise entre la TAP et le personnel de cabine, dont le syndicat refuse des réductions salariales.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business