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Agnès Pannier-Runacher sur AstraZeneca: "On ne peut pas comprendre qu’il y ait eu un traitement différencié entre zones géographiques"

Sur BFMTV, Agnès Pannier-Runacher hausse le ton sur AstraZeneca qui ne respecte pas le contrat sur les livraisons en France et en Europe. "Vous signez un contrat vous réalisez votre contrat".

Isolée à Bercy, car cas contact, Agnès Pannier-Runacher reste aux commandes. Sur BFMTV, la ministre déléguée à l'Industrie a eu un discours ferme sur le dossier AstraZeneca.

AstraZeneca avait annoncé fin janvier ne pouvoir livrer aux Vingt-Sept que 40 millions de doses au 1er trimestre, sur les 120 millions qu'il avait initialement promises, en raison de difficultés manufacturières dans une usine belge. Pour le deuxième trimestre, AstraZeneca devait initialement livrer 180 millions de doses à l'UE.

Mais pour Agnès Pannier-Runacher, il n'est pas question que la France pâtisse de cette situation.

"Vous signez un contrat vous réalisez votre contrat, il n’y a pas de raison qu’il y ait des exceptions. On peut comprendre qu'ils aient des difficultés industrielles mais on ne peut pas comprendre qu’il y ait eu un traitement différencié entre différentes zones géographiques", a réagi la ministre sur BFMTV.

Lundi, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune déplorait que les Britanniques soient "mieux livrés" en vaccins anti-Covid AstraZeneca que l'UE et réclamé plus de "réciprocité" en la matière.

"Nous devons trouver une solution pour qu'ils livrent les doses prévues par contrat", indique Agnès Pannier-Runacher en ajoutant que c'est à AstraZeneca de "proposer un plan d'action".

Des menaces de l'UE sur AstraZeneca

La France va-t-elle demander à la justice de contraindre le laboratoire d'honorer ses engagement?

"Cela n'a pas de sens, on doit agir vite trouver des solutions", a répondu la ministre de l'Industrie.

En attendant, les vaccinations avancent à allure forcée. Le gouvernement annonce l'ouverture de 35 vaccinodromes: opérationnels dans les prochains jours mis en place avec les élus locaux.

"Nous avons une accélération des livraisons du nombre de doses et nous pouvons passer à une deuxième phase", explique Agnès pannier-Runacher.

Les vaccins livrés sont BioNTech Pfizer et Moderna a précisé la ministre. Pfizer livrera pour sa part chaque semaine 1,9 million de doses à un rythme hebdomadaire.

"Pfizer a annoncé l'augmentation des livraisons par rapport à leur contrat initial et Moderna monte en puissance conformément à leur contrat initial", indique Agnès-Pannier-Runacher en précisant que ces deux laboratoires livreront "plus grand nombre de doses dans les semaines qui viennent".

Quant à AstraZeneca, il continue à livrer. "Certes pas autant qu'on le souhaiterait, mais il s'agit de plusieurs millions de doses".

Le dossier AstraZeneca touche l'ensemble de l'Union Européenne dont les autorités menacent de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l'UE ne recevait pas les livraisons prévues.

Mardi, la chancelière allemande Angela Merkel a dit soutenir cette menace.

"Nous avons un problème qui est bien connu avec AstraZeneca", a constaté la chancelière lors d'une conférence de presse, en disant apporter son "soutien" à la pression mise sur le laboratoire britannique par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco