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Assurance chômage: pour Macron, le "système était devenu hypocrite"

Le chef d'Etat a défendu sa réforme controversée dont le dernier volet est entré en vigueur début décembre.

Emmanuel Macron a défendu mercredi sa réforme controversée de l'assurance-chômage, assurant qu'elle permettait de sortir d'un "système qui était devenu hypocrite", soulevant en particulier le cas des saisonniers.

"Nous nous sommes habitués à un système qui n'était plus juste, où il suffisait d'aller travailler quatre mois dans les stations de sport d'hiver pour avoir le chômage tout le reste de l'année", a expliqué le chef de l'Etat, invité de France Bleu Pays d'Auvergne à l'occasion de son déplacement dans la région.

"Résultat des courses: nos agriculteurs devaient (avant la réforme, NDLR) aller chercher l'été d'autres saisonniers, bien souvent en dehors de nos territoires", a-t-il ajouté. "Quand on est saisonnier, on ne peut pas dire 'on travaille quatre mois par an'", a-t-il poursuivi.

"Trop de chômeurs"

Avec la nouvelle mouture de l'assurance chômage, dont les derniers éléments sont entrés en vigueur le 1er décembre, "on retrouve des choses qui sont de bon sens", a assuré le chef de l'Etat à l'occasion d'un déplacement entamé mardi dans le Cher et dans l'Allier.

"Même si on est à un chiffre historiquement bas", le pays compte "trop" de chômeurs.

En conséquence, "la réforme vise à remettre notre système d'assurance chômage un peu au niveau des autres Européens. L'objectif est d'inciter beaucoup plus nos compatriotes au chômage à reprendre le travail", a conclu Emmanuel Macron.

Depuis l'entrée en vigueur du dernier volet de la réforme début décembre, la durée minimale de travail pour être indemnisé est passée de 4 à 6 mois sur les 24 derniers mois (36 mois pour les plus de 53 ans), une mesure qui a suscité la colère de certains syndicats.

Selon l'étude d'impact de l'Unédic réalisée en avril, ce passage à 6 mois conduira au cours de la première année d'application à retarder l'ouverture de droits à 475.000 personnes, notamment des jeunes ou des saisonniers qui multiplient les contrats courts.

Autre grief des syndicats: la modification du mode de calcul des allocations, contestée sans succès en référé devant le Conseil d'Etat.

T.L avec AFP