Voici le premier crashtest de drone sur un humain
L’hypothèse peut faire sourire mais l'enjeu est capital. Que se passerait-t-il si un drone fonçait tout droit sur le visage de quelqu’un?
L’organisme américain Alliance for System Safety of UAS through Research Excellence (ASSURE) qui se bat pour intégrer les drones dans l’espace aérien, a décidé de se pencher sur la question, raconte Popular Mechanics. Les conclusions de cette étude ont été transmises à la Federal Aviation Administration (FAA), l’agence gouvernementale américaine chargée des réglementations dans l’aviation civile.
Pendant 18 mois, l’ASSURE, qui regroupe 23 instituts de recherche dans le monde, a mené une batterie de tests afin d’étudier les différentes blessures qui pourraient résulter d’une collision entre un drone et une personne. Il s’agit de l’unique étude scientifique exhaustive du genre et l’enjeu est de s’en servir pour établir les premières normes de sécurité mondiale.
Coupures, contusions, lacérations...
En un an et demi de recherche, 512 essais de chocs avec 16 appareils différents, dont des drones grand public, ont été passés au crible. Ce demi-millier de tests a permis d’établir une cartographie des blessures. Les lacérations, les coupures et les contusions étaient les plus courantes. Il n’y a eu qu’un seul cas de lésions oculaires "graves". Des blessures en partie dues aux pales des drones. L’ASSURE recommande d’ailleurs d’utiliser des systèmes pour les protéger afin de limiter la gravité des blessures.
Pour faire baisser considérablement les risques, il faudrait privilégier l’utilisation de drones en plastique "mou". Car la malléabilité du matériau permettrait d’absorber la majorité du choc en cas de collision. Les chercheurs ont également découvert que le plus dangereux n’était pas de se prendre un drone en plein vol mais plutôt lors d'une chute provoquée par un dysfonctionnement.
L'enjeu de la livraison par drone
Autant de découvertes précieuses pour des acteurs comme Amazon ou La Poste suisse. Car leur objectif est de révolutionner le marché de la livraison en utilisant des drones. Mais ce projet implique de faire voler leurs appareils dans des villes surpeuplées. Il faut donc impérativement améliorer la sécurité des produits pour le public.
D’autant plus que les chercheurs de l’ASSURE ont découvert que le poids était un facteur déterminant dans le degré de gravité des blessures. Plus le drone est lourd, plus le risque de contusion est important. Hors, une fois l'appareil chargé de la marchandise à livrer, son poids aura forcément augmenté. Cette étude montre dans tous les cas qu’il reste encore beaucoup de problèmes à régler avant de voir des drones remplacer les facteurs.