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Vie numérique

Un «prédateur sexuel» a le droit d'utiliser Facebook

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Le tribunal de Paris a autorisé mercredi l'agresseur d'une fillette de 9 ans à continuer à utiliser Facebook. La mère de la victime s'était indigné qu'il continue à dialoguer sur internet, alors que son suivi judiciaire lui interdit de rentrer en contact avec tout mineur.

L'agresseur, âgé de 38 ans, avait été condamné en octobre 2008 à 5 ans de prison. Deux plus tôt, il avait agressé une enfant de 9 ans. En février dernier, la justice le libère, mais lui impose un suivi judiciaire avec interdiction formelle d'entrer en contact avec des mineur(e)s. C'est alors que, peu de temps après la sortie de prison, la mère de la victime découvre que l'agresseur vient d'ouvrir un profil sur Facebook, ce qui lui permet de dialoguer - y compris en messagerie instantanée - avec n'importe qui.

«Un code pénal pas adapté aux nouvelles technologies »

La mère parvient alors à obtenir la suspension du compte chez Facebook. Mais la justice vient d'en décider autrement. Elle a estimé hier que légalement, elle n'était pas fondée à interdire l'accès de l'intéressé aux réseaux sociaux sur le web. « Internet est un lieu public de rencontres virtuelles, il faut en interdire l'accès aux prédateurs sexuels », tempête Maître Emmanuel Ludot, avocat de la mère. « La justice a les moyens d'interdire les rencontres réelles, certes. Mais pas les rencontres sur internet. La justice a loupé un rendez-vous qui permettait de dépoussiérer un code pénal pas adapté aux nouvelles technologies ». Il indique que sa cliente ira s'il le faut jusqu'en cassation. Selon elle, l'agresseur serait plusieurs fois entré en contact avec des mineurs depuis sa libération.