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Traçage numérique: en Italie, la piste des bracelets électroniques pour les personnes âgées

Une application de traçage numérique devrait venir accompagner le déconfinement en Italie.

Une application de traçage numérique devrait venir accompagner le déconfinement en Italie. - Alberto PIZZOLI / AFP

L'Italie planche sur une application de traçage numérique, pour permettre à ses citoyens d'évaluer s'ils ont, oui ou non, croisé un porteur du coronavirus. Elle ne pourra fonctionner dans le pays sans être massivement adoptée.

L'Italie prépare, elle aussi, sa propre application de traçage numérique. Celle qui fait figure d'équivalent à StopCovid, l'application française qui devrait voir le jour sous deux à cinq semaines, viendra accompagner le déconfinement dans le pays. Baptisée Immuni, elle reposera sur le Bluetooth pour repérer les rapprochements entre utilisateurs du service... et envoyer une notification en cas de risque de contamination par le Covid-19. Elle sera déployée à très court terme dans plusieurs régions tests, apprenait-on par l’AFP le 17 avril.

Sur la base du volontariat, mais obligatoire

L'efficacité d'Immuni dépendra de plusieurs critères: la démocratisation des tests de dépistage au Covid-19, qui permettront aux utilisateurs de l'application de se signaler, ou non, en tant que porteurs de la maladie; et, surtout, son adoption par une majorité de la population, soit 60% d'entre eux, d'après une étude de l'Université d'Oxford. 

L'Italie fait ainsi face à un dilemme, rapporte Corriere della Sera. Rendre l'application obligatoire, au risque d'empiéter sur la liberté et le consentement de ses citoyens; ou compter sur leur bon vouloir, au risque de voir Immuni ne pas porter ses fruits.

Deux pistes seraient ainsi étudiées, toujours d'après le quotidien italien, pour accélérer l'adoption d'Immuni: limiter les déplacements des personnes n'ayant pas téléchargé l'application, pour les inciter à l'installer sur leur smartphone; faire porter des bracelets électroniques aux personnes âgées, a priori peu familières des applications mobiles, et pourtant considérées comme population à risque.

De quoi rendre l'application obligatoire "de fait", d'après le journal italien Il Messaggero Alors même que la réglementation européenne implique que le téléchargement de toute application venant brasser des données personnelles soit le fruit d'un consentement "libre et éclairé".

Ces pistes, et le fonctionnement définitif d'Immuni, seront officialisés dans les prochains jours par la commission technico-scientifique chargée du développement de l'application, en accord avec Domenico Arcuri, commissaire italien extraordinaire chargé de la lutte contre la pandémie. Elle ne devrait entrer en fonctionnement dans tout le pays que durant la seconde quinzaine de mai. 

Pour l'heure, seuls Hong Kong et la Corée du Sud ont eu recours à des bracelets électroniques pour faire respecter le confinement. La Corée du Sud en distribue spécifiquement aux citoyens ayant bravé leur mise en quarantaine. Couplés à une application mobile, ils envoient une notification si un éloignement du domicile est constaté. Pour rappel, le pays a opté pour une stratégie de dépistage massif. Seules les personnes contaminées sont contraintes de rester chez elles, le temps de la maladie.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech