Des élèves "bien plus concentrés": comment une école américaine s'est débarrassée du portable en classe

À l'heure où les débats sur le temps d'écran se multiplient, une école du Connecticut a peut-être trouvé la parade.

Un rituel particulier. Depuis quelques mois, un collège du Connecticut tente une nouvelle parade pour modifier profondément les habitudes des élèves lorsqu'ils sont à l'école. Lors de leur entrée en salle de classe, ils sont en effet tous invités à glisser leur smartphone dans une pochette magnétique, qui vient se verrouiller pendant les cours, et ce, jusqu'à la fin de la journée.

Un coût de 80.000 euros pour l'école

A l'heure où l'on parle de plus en plus du concept d'addiction aux écrans et aux effets que peuvent avoir les réseaux sociaux sur les enfants et les adolescents, cette école tente donc de freiner l'utilisation d'un téléphone dans son enceinte: "Tu mets ton téléphone [dans cette pochette] chaque matin, ça se verrouille, comme ça, tu n'as pas à y toucher de toute la journée," explique à BFMTV un élève de 5e.

C'est en décembre 2023 qu'a été lancé ce test grandeur nature, qui semble donner satisfaction à Raymond Dolphin, adjoint de la principale: "Une simple consigne ça n'était pas suffisant, pas assez efficace pour que les élèves arrêtent de regarder leur téléphone, alors on a dû passer à la vitesse supérieure." Des élèves qui ont visiblement compris les règles, puisque le nombre de smartphones confisqués à vite fondu.

Un professeur d'histoire de l'école expliquait qu'il n'a confisqué en un mois qu'un seul smartphone, contre un par jour avant l'établissement de cette règle: "Les élèves sont bien plus concentrés sur leurs leçons et sur leurs cours, car ils n'ont plus cette source de distraction."

À l’issue de la journée, la pochette est désactivée via un dispositif spécial, pour récupérer le précieux appareil.

En France, Nicole Belloubet, la ministre de l'Education nationale, avait souhaité la mise en place d'expérimentations où les élèves seraient forcés de déposer leur téléphone à l'entrée de l'établissement, et ce, dès le mois de septembre 2024.

Dans le Connecticut, la mise en place de ces pochettes auprès des 800 élèves du groupe scolaire a toutefois eu un coût: 80.000 euros.

Sylvain Trinel