Après Facebook, Google accusé d'avoir payé des internautes pour surveiller leur smartphone
Chez Google, les activités en ligne des internautes se rémunèrent à coup de cartes cadeaux. Ce 30 janvier, TechCrunch a dévoilé l'existence d'un programme du géant américain, destiné à rétribuer ses utilisateurs en échange du suivi de leurs faits et gestes sur leur smartphone.
L'application, baptisée Screenwise Meter, a été lancée en 2012. Elle s'intègre désormais à un programme plus vaste, Google Opinion Rewards, qui se penche sur tous les usages numériques d’un foyer. En suivant au plus près les activités des utilisateurs de cette application, Google espérait affiner encore davantage ses services. "Notre objectif est de comprendre comment les gens utilisent la télévision d’aujourd’hui et Internet, à travers tous leurs appareils", afin "d’améliorer" les produits Google, justifiait l’entreprise dans une vidéo.
Problème: pour proposer son application sur la plateforme d'Apple, Google a fait une entorse au Apple Developer Enterprise Program, destiné en temps normal à déployer facilement des applications en interne, au sein d'une entreprise. L'application visait en effet pour l'essentiel des particuliers. Par ailleurs, et à la différence d'Android, Apple interdit aux développeurs de récolter des données qui ne seraient pas nécessaires au fonctionnement de leurs applications. A la suite de l'article de TechCrunch, Google a annoncé la suppression de l'application Screenwise Meter sur l'App Store, s'excusant d'avoir enfreint les règles de l'entreprise.
Apple pris en étau
Tous deux gourmands en données personnelles, Google et Facebook ont néanmoins eu des approches différentes dans le cadre de leurs programmes de recherche respectifs. Le 29 janvier, TechCrunch révélait que l'entreprise de Mark Zuckerberg avait payé de jeunes adolescents à hauteur d'une vingtaine de dollars par mois pour épier leur smartphone.
Google, de son côté, s'est cantonné à l'étude des usages de personnes majeures. Son application prévoyait également un "mode invité" pour collecter moins de données. "Contrairement à Facebook, Google est beaucoup plus franc sur le fonctionnement de son programme de collecte de données, sur ce qui est recueilli et sur le fait qu’il est directement impliqué", souligne TechCrunch.