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Une association crée un sans-abri dans le métavers pour alerter sur l'exclusion

"Will", le sans-abri virtuel créé par l'association Entourage

"Will", le sans-abri virtuel créé par l'association Entourage - Entourage

Will, un homme sans-abri, évolue désormais sur la plateforme virtuelle Decentraland, à l'initiative de l'association Entourage.

L'association française Entourage a créé, ce mercredi 30 mars, un personnage sans-abri qui évolue dans l'univers virtuel interactif du métavers. Le but est d'alerter sur l'isolement des plus précaires dans la vie réelle, à la veille de la fin de trève hivernale.

Will, sans-domicile fixe virtuel, se trouve au 3,1 Génésis Plaza à Decentraland, l'une des plateformes de réalité virtuelle les plus populaires en ligne.

Contraction de "méta" et "univers", le métavers est un univers parallèle accessible grâce à des lunettes de réalité augmentée ou virtuelle (AR ou VR) et parfois décrit comme l'avenir d'internet. Il suscite l'intérêt des grandes marques qui y investissent des millions, voire des dizaines de millions d'euros.

Certains "métavers" prennent en revanche la forme de simples jeux vidéos "ouverts", où les joueurs peuvent interagir entre eux, accessibles sur ordinateur ou smartphone. L'un des premiers métavers à succès n'est autre que Second Life, popularisé au milieu des années 2000.

Le personnage de Will "pourra échanger avec les personnes qui viendront à sa rencontre" dans cet univers virtuel, explique à l'AFP Jean-Marc Potdevin, président et cofondateur du réseau Entourage.

Interpeller le grand public

"Il les incitera à aller dans la vraie vie et à utiliser notre application", qui encourage à nouer des liens avec les personnes sans-abris, ajoute-t-il.

Ce personnage sera également mis en scène dans un film publicitaire diffusé sur les réseaux sociaux et à la télévision.

Objectif de l'association: interpeller le grand public sur le développement des technologies, qui peuvent affecter les interactions sociales, notamment avec les personnes les plus précaires.

"Avant d'accélérer la virtualisation de nos interactions sociales, ne devrions-nous pas prendre soin les uns des autres dans notre monde réel? En allant à la rencontre de toutes les personnes qui sont seules et isolées et qui se trouvent seulement à quelques mètres de nous?", interroge-t-elle dans un communiqué.

Victoria Beurnez avec AFP