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Devant le Congrès, la patronne de X (Twitter) reconnaît avoir besoin de plus de modération

Interrogée par le Congrès américain, Linda Yaccarino a assuré que X (Twitter) avait augmenté ses effectifs dédiés à la modération de 10% l'année dernière. Un centre de modération doit aussi voir le jour.

Et si Elon Musk s'était trompé? Dès son arrivée à la tête de Twitter, l'entrepreneur avait prôné une liberté de ton totale en réduisant autant qu'il le pouvait les équipes de modérations. Mais devant le Congrès américain, Linda Yaccarino - la patronne du réseau social désormais rebaptisé X - a esquissé un rétropédalage.

Nommée en mai 2023, Linda Yaccarino faisait partie des cinq dirigeants invités, de gré ou de force, à s'expliquer devant la commission judiciaire du Sénat, ce mercredi 31 janvier à Washington. Meta, X (Twitter), Tiktok, Snap et Discord ont dû détailler leurs efforts pour protéger les plus jeunes sur leurs plateformes respectives.

"Cent personnes ne suffisent pas"

Sans jamais le dire explicitement, la patronne de X (Twitter) a semblé critique vis-à-vis des licenciements qui ont décimé les équipes de modération, détaille Wired. Ces équipes ont été les premières touchées par les violentes coupes budgétaires entreprises par Elon Musk lors de son rachat en octobre 2022.

Selon Linda Yaccarino, le nombre d'employés alloués à la modération a été revu à la hausse récemment. Les effectifs ont gonflé de 10% ces 14 derniers mois, a-t-elle affirmé aux sénateurs. Elle est également revenue sur la construction d'un centre de modération des contenus, prévu à Austin (Texas). Cent personnes y sont attendues pour travailler spécifiquement sur les publications liées aux abus sexuels sur mineur.

Mais ces chiffres seraient loin de suffire selon une ancienne modératrice, virée en novembre 2022. "À moins que leurs systèmes techniques de signalement et de suppression de contenu ne se soient vraiment améliorés, cent personnes ne suffisent pas", assure à Wired Théodora Skeadas, rappelant le manque d'ingénieurs pour améliorer les outils de modération.

D'ailleurs, depuis l'arrivée d'Elon Musk à la tête de la plateforme, des études montrent une recrudescence de publications haineuses, mais aussi de contenus à caractères antisémites. La présence de ces messages avait causé le départ de plusieurs entreprises de la plateforme, ne souhaitant plus prendre de publicités sur X (Twitter). Une tendance à laquelle Elon Musk avait répondu: "Allez-vous faire foutre."

Pierre Monnier