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"Je suis Singapourien!": le patron de Tiktok nie tout lien avec le Parti communiste chinois

Auditionné par des sénateurs américains, Shou Zi Chew a tenté de rassurer les élus concernant les liens entre Tiktok et les dirigeants chinois.

Aux côtés de Mark Zuckerberg, patron de Facebook, et Linda Yaccarino, dirigeante de Twitter, le PDG de Tiktok a dû s'expliquer ce 31 janvier face au Sénat américain, notamment concernant les mesures mises en place pour protéger les plus jeunes. Un sujet qui a conduit Mark Zuckerberg à s'excuser publiquement pour les méfaits d'Instagram.

Mais du côté de Tiktok, la dépendance de la plateforme vis-à-vis des autorités chinoises, scrutée de longue date, a été remise sur la table. Shou Zi Chew, patron singapourien de Tiktok, a notamment été questionné sur ce point par Tom Cotton, membre du parti républicain.

"Supervision" du Parti communiste chinois

Dans un premier temps, Tom Cotton a demandé à Shou Zi Chew s'il était citoyen d'une autre nation que Singapour et s'il avait "demandé la nationalité chinoise". Ce qu'a nié le patron de Tiktok, précisant avoir effectué son service militaire à Singapour pendant deux ans et demi.

L'élu américain s'est par la suite montré plus incisif, en demandant ouvertement à Shou Zi Chew s'il avait des liens avec le Parti communiste chinois. "Je suis Singapourien!" s'est-il aussitôt défendu, assurant par ailleurs ne pas avoir de tels liens.

Déjà interrogé par le Congrès américain en 2023 sur les liens de Tiktok avec la Chine, Shou Zi Chew peine à convaincre les élus - et autorités - américaines de l'indépendance de l'application avec les dirigeants chinois.

C’est quoi, TikTok? Avec Océane Herrero (journaliste)
C’est quoi, TikTok? Avec Océane Herrero (journaliste)
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Si Tiktok promet - aux États-Unis comme en Europe - de stocker les données des utilisateurs localement, rien n'empêche la plateforme de transmettre certaines informations en Chine, comme elle a déjà admis le faire. Dans le pays, les géants du numérique sont par ailleurs juridiquement engagés à travailler sous la "supervision" du Parti communiste chinois.

En 2022, Tiktok a par ailleurs reconnu que certains de ses salariés avaient espionné des journalistes américains ayant traité des activités de l'entreprise, grâce aux informations dont dispose l'application une fois installée sur un smartphone. Le but: géolocaliser ces journalistes pour parvenir à retrouver l'identité de leurs sources, soupçonnées d'être des employés de Tiktok.

En France, ces liens ont également été évoqués lors d'une commission d'enquête du Sénat, qui a toutefois mis l'accent sur le caractère potentiellement nocif de ses algorithmes sur la santé mentale des plus jeunes.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co