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Pour un cadre de Facebook, les utilisateurs sont les principaux responsables de la désinformation

Meta, la maison mère de Facebook, annonce avoir démantelé des réseaux malveillants, qui utilisaient les débats sur les vaccins pour harceler des professionnels ou semer la division dans les sociétés

Meta, la maison mère de Facebook, annonce avoir démantelé des réseaux malveillants, qui utilisaient les débats sur les vaccins pour harceler des professionnels ou semer la division dans les sociétés - Kirill KUDRYAVTSEV © 2019 AFP

Un responsable du réseau social remet en cause le rôle de Facebook pour déterminer si un contenu est une fausse information, y compris sur les sujets scientifiques.

La responsabilité des algorithmes de recommandation de Facebook dans la propagation de fausses informations a été balayée par Andrew Bosworth, cadre de Facebook et futur directeur de l’innovation de sa maison-mère Meta, dans une interview accordée au média américain Axios. L’homme n’est autre que le créateur du fil d’actualité de la plateforme, justement alimentée par ces algorithmes de sélection de contenu.

“Les humains en tant qu’individus sont ceux qui choisissent de croire ou non quelque chose. Ce sont eux qui choisissent de partager ou non quelque chose” assure ainsi celui qui travaille chez Facebook depuis 2006.

Pas de “légitimité fondamentale” de Facebook

Avec cette prise de position, Andrew Bosworth va à rebours de l’ensemble des critiques de la plateforme dans la diffusion des fausses informations médicales au sujet de la vaccination contre le Covid-19, mais aussi politiques, après l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021 à Washington (Etats-Unis).

Au mois d’octobre, des documents internes révélaient d’importantes lacunes dans les systèmes automatisés de Facebook chargés de détecter les fausses informations liées au Covid-19.

Début 2021, une vidéo reprenant des théories mensongères liant vaccination et 5G arrivait ainsi en tête des publications les plus populaires en France.

“Notre capacité à savoir ce qu'est la désinformation est elle-même remise en question. [...] Je ne suis pas à l’aise avec l’idée que nous ayons une légitimité fondamentale, y compris dans les domaines les plus scientifiques, pour exercer ce type de pouvoir sur un citoyen, un autre humain, sur ce qu’il veut dire ou qui il veut écouter” a ajouté Andrew Bosworth dans le même entretien.

Une déclaration qui va à l’encontre du règlement de Facebook, qui interdit en théorie les fausses informations au sujet des vaccins contre le Covid-19.

“Concernant les contenus antivax, il y a une politique de retrait de contenus particulièrement agressive qui est faite. Dès que vous mettez en ligne une publication expliquant ‘vaccinez-vous et vous aurez le cancer’; c’est à dire toute chose qui n’est pas scientifiquement fondée par les agences de médecine et les sources autorisées, c’est du contenu qui est supprimé” assurait pourtant Anton’Maria Battesti, responsable des affaires publiques de Facebook en France, lors d’une audition au Sénat ce 23 juin 2021.

Le 10 octobre dernier, le vice-président de Facebook Nick Clegg a par ailleurs appuyé l’idée selon laquelle les algorithmes de recommandation de Facebook pourraient être audités par le régulateur.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co