Tech&Co Intelligence artificielle
Intelligence artificielle

"J'ai commencé à perdre le contrôle": le premier cobaye de Neuralink évoque les ratés de son implant

Dans un entretien accordé à Bloomberg, le premier patient équipé d'un implant Neuralink donne sa version des faits après les révélations de Reuters.

Le 15 mai dernier, l'agence Reuters révélait que l'implant de Neuralink, qui a été installé dans la tête d'un premier patient en début d'année, avait été victime de problèmes techniques. Les minuscules fils de l'appareil s'étaient pour certains rétractés. Un problème connu de longue date par l'entreprise fondée par Elon Musk, dont le projet est d'implanter des puces dans le cerveau d'humains afin qu'ils puissent contrôler un ordinateur "par la pensée".

"J'ai commencé à perdre le contrôle du curseur," s'explique aujourd'hui Noland Arbaugh, premier humain "augmenté", qui avait été montré en train de jouer aux échecs ou encore à Mario Kart. Le texan de 29 ans s'était retrouvé paralysé il y a huit ans après un accident de plongée qui l'avait rendu quadriplégique, et avait pu retrouver certains de ses usages grâce à l'implant.

Le boîtier de Neuralink, qui connecte l'implant à une machine
Le boîtier de Neuralink, qui connecte l'implant à une machine © Neuralink

Fils retractés

"Je pensais qu'ils avaient fait des changements et que c'était la raison [de ces problèmes]. Mais ensuite, ils m'ont dit que les fils s'étaient rétractés dans mon cerveau," ajoute-t-il. Noland Arbaugh ajoute que la nouvelle a été "difficile à entendre", avec la peur pour lui et ses proches de ne pas pouvoir continuer l'expérimentation: "Mon voyage touchait à sa fin."

Celui qui évoque avoir "un peu pleuré" a néanmoins pu bénéficier de changements algorithmiques de la part de Neuralink, alors même que les informations envoyées via l'implant diminuaient à vue d'oeil.

Auprès de Bloomberg, le jeune homme explique ne pas regretter et pense même que la prochaine personne à recevoir un implant - que Neuralink cherche activement - ressentira la même chose que lui: "Une fois que vous avez pris goût à l'utiliser, vous ne pouvez plus vous arrêter, cela m'épate tellement."

Noland Arbaugh souhaite désormais être sur la liste pour recevoir la prochaine version de l'implant, sans savoir si cela sera possible. En attendant, il continue à collaborer jusqu'à 35 heures par semaine avec les chercheurs de Neuralink.

Sylvain Trinel