Tech&Co Intelligence artificielle
Intelligence artificielle

“C’est devenu incontrôlable”: des éditeurs de science-fiction se retrouvent submergés par des manuscrits générés par ChatGPT

Neil Clarke, qui publie la revue Clarkesworld Magazine a dû arrêter les appels à propositions, constatant le nombre de textes fabriqués par une IA. L’éditeur s’inquiète désormais pour le futur.

C’était à prévoir, et c'est donc arrivé. Un célèbre éditeur de science-fiction américain, Neil Clarke a été contraint de ne plus accepter de manuscrits de nouvelles courtes qu’il publie dans sa revue Clarkesworld Magazine. En cause, une nouvelle forme de plagiat qui a émergé ces derniers mois: les textes de l’inénarrable ChatGPT.

Très fort pour inventer des histoires - même s’il s’inspire en réalité de textes existants - le chatbot d’OpenAI est devenu l’outil préféré de certains influenceurs qui promettent à leurs abonnés de "devenir riche facilement".

L’un de ces moyens est donc de générer des textes de science-fiction pour tenter de les vendre aux éditeurs. "C’est devenu incontrôlable" constate Neil Clarke dans un article de blog. Les propositions de textes ont tout simplement explosé à un rythme tel que l’éditeur n’a même plus le temps de tirer le grain de l’ivraie.

"Je n'ai pas de solution"

Si Neil Clarke a l’œil pour repérer les textes générés par l’IA - "il y a des schémas très évidents” - il constate aussi que les autres éditeurs sont aussi submergés de ces "spams".

Surtout, il s’inquiète pour le futur. S’il a déjà blacklisté des centaines "d’auteurs", il reconnaît que "la technologie ne fera que s'améliorer, de sorte que la détection deviendra plus difficile."

“Cela ne va pas disparaître tout seul et je n'ai pas de solution (…) le mieux que nous puissions espérer est d'écoper suffisamment d'eau pour rester à flot” écrit-il, un brin fataliste.

Depuis sa mise en ligne en novembre dernier, ChatGPT a provoqué un véritable séisme dans le monde de la tech.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business