Star Wars Outlaws: la promesse d’"un jeu exceptionnel pour les fans et ceux qui ne le sont pas"

C’est sans doute le jeu qui a le plus marqué la semaine vidéoludique de Los Angeles. Star Wars: Outlaws arrivera en 2024 et son directeur créatif nous explique pourquoi Massive fait tout pour en faire "un jeu exceptionnel".

Les jeux Star Wars sont devenus légion. Rien que sur les trois dernières années, on en compte pas moins de neuf, de Tales from the Galaxy's Edge à Star Wars Jedi: Survivor en passant par Star Wars Squadrons. Un potentiel dixième depuis 2020 devrait arriver l’an prochain et il a déjà frappé les esprits.

Dévoilé lors du Xbox Showcase dimanche avec un trailer tonitruant, Star Wars: Outlaws a doublé la mise, lundi lors du Ubisoft Forward, en montrant déjà des séquences de jeu extrêmement enthousiasmantes. Prévu pour 2024, le prochain titre concocté par le studio Massive Entertainment, décidément très actif avec également Avatar: Frontiers of Pandora dans sa besace — un autre partenariat avec Disney —, s’annonce déjà très beau et paraît même paré à un décollage imminent.

Un jeu démarré avec le Covid

Il aura néanmoins fallu quelques années de préparation et de discussions avec Disney et LucasFilm Games pour donner naissance aux aventures de Kay Vess, une hors-la-loi (outlaw en anglais) qui écume la galaxie pour gagner sa vie à coup de petites opérations parfois sans foi ni loi.

"On a commencé le jour juste avant la pandémie", se rappelle à Tech&Co Julian Gerighty, directeur créatif du jeu. "Heureusement, on avait une équipe ultra-senior qui se connaissait super bien, car ce n’était pas forcément la bonne période pour démarrer le jeu. Mais on n’a pas perdu de temps et on s’y est mis tout de suite, chacun chez soi."

Star Wars: Outlaws © Ubisoft

Et pour s’attaquer à un tel monument, pour travailler aussi avec des entités aussi exigeantes et protectrices du savoir-faire que Disney et George Lucas, il fallait bien des personnes expérimentées pour répondre aux exigences qu’un partenariat pareil sous-entend toujours, mais aussi pour apporter et soutenir des idées neuves. "On a travaillé en très proche collaboration avec LucasFilm. Ils sont toujours en quête de nouveaux personnages, de nouvelles planètes ou créatures, des choses très différentes et on avait tout ça", ajoute-t-il.

Les équipes de Massive reconnaissent avoir eu toute liberté de créer leur planète Toshara désertique ou bien les jungles humides d’Akiva. Et les premières images du jeu ont montré à quel point les nouveaux environnements répondaient "aux normes" Star Wars. "Pour gérer une licence pareille avec autant de partenaires, évidemment qu’il y a des guidelines (lignes de conduite, NDLR), mais elles sont là pour nous apprendre ce qu’est Star Wars", admet Julian Gerighty.

"On croit connaître Star Wars, mais on n’en sait qu’une infime partie, même le fan que je suis. Cette collaboration aide à guider nos choix, nous donne les bases de la façon dont nous devons penser notre réflexion pour créer notre univers Star Wars. Mais rien n’est interdit", continue-t-il.

Un très vaste monde ouvert

Massive a donc décidé de la trame de l’histoire, celle d’une vaurienne poursuivie un peu partout, mais qui veut trouver sa place. L’action se déroule entre l’épisode V L’Empire contre-attaque et l’épisode VI Le retour du Jedi, alors que l’Empire veut en finir définitivement avec l’Alliance rebelle. Un moment où le milieu criminel ne cesse de croître et où Kay l’héroïne, accompagnée de son fidèle Nix et du robot ND-5, multiplie les vols, les missions délicates à bord de son vaisseau Trailblazer, les combats — aussi bien sur terre que dans les airs — pour tenter de survivre.

"C’est LucasFilm qui nous a soufflé la période quand on lui a proposé l’idée. L’Empire qui prend de l’ampleur, les syndicats du crime qui s’enrichissent et les hors-la-loi qui prospèrent: c’était parfait", s’enthousiasme le responsable de Star Wars Outlaws qui ne cache pas que le fan qu’il est était ainsi ravi de concevoir dans sa période favorite de la saga.

"On va proposer un véritable et très vaste monde ouvert. Il faut que ce soit un jeu exceptionnel, avec la couche Star Wars en prime pour toucher les fans, mais aussi ceux qui ne le sont pas", martèle Julian Gerighty.

"Mais il faut qu’il soit cohérent, excitant, qu’il propose une expérience, une fantaisie vraiment différente des autres jeux." Car avec les nombreux jeux déjà sortis et le prochain Star Wars Eclipse de Quantic Dream (Detroit: Become Human, Heavy Rain, Beyond Two Souls) qui s’annonce aussi monumental, sortir du lot ne va pas devenir facile.

Kay Vess, l'héritière bad ass d'Han Solo et Jack Sparrow

Les images montrées de Star Wars : Outlaws laisse déjà entrevoir un véritable potentiel de jeu d’action et d’aventure, avec de multiples possibilités, une narration très riche, des interactions importantes et décisives pour la trame. "On veut se différencier des autres jeux Star Wars avec nos piliers qui font cette fantaisie 'hors-la-loi': le combat, le vaisseau spatial, la furtivité et l’aventure", résume le créatif anglais dans un français parfait. "Tout cela doit aider à créer sa propre aventure dans l’histoire qu’on a."

La nouvelle héroïne de "Star Wars: Outlaws" se nomme Kay Vess © Ubisoft

La réputation de Kay sera également en jeu et peut basculer d’un côté ou de l’autre, selon les choix faits, les actions engagées. Poursuivie par d’autres chasseurs de prime ou par les syndicats du crime, épaulée ou non par des factions qui lui assureront l’accès à leurs territoires, l’héroïne a du pain sur la planche. Et Julian Gerighty ne cache pas ses inspirations évidentes: Han Solo, Lando Calrissian mais aussi… Jack Sparrow de Pirate des Caraïbes ou encore Indiana Jones. De quoi donner un pedigree de rebelle à l’humour acérée et la confiance exacerbée, même s’il reconnaît que tout cela ne sera que de façade.

"Kay est une novice, une jeune inexpérimentée, qui se retrouve catapultée dans un environnement qu’elle ne connaît pas. On a voulu en faire un personnage moderne et frais, embarqué dans les bas-fonds du monde de Star Wars. C’est quelqu’un qui n’a pas toutes les réponses, qui manque encore de confiance en soi, mais qui fait semblant d’avoir cette assurance", résume-t-il.

Et ce sera au joueur de donner à cette bad ass un destin hors du commun et la confiance en ses actions qui lui manque au début du jeu. Mais ce ne sera pas avant 2024. Pour autant, Massive le promet, si les joueurs sont prêts à prendre des risques, "la galaxie est pleine d’opportunités".

Melinda Davan-Soulas