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Fréquences 5G: le régulateur des télécoms s'étonne de la demande de Bouygues de report des enchères

Le calendrier des enchères pour l'attribution des fréquences 5G, déjà repoussées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, doit être tranché d'ici deux à trois semaines, par l'Arcep.

Le calendrier des enchères pour l'attribution des fréquences 5G, déjà repoussées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, doit être tranché d'ici deux à trois semaines, par l'Arcep. - GEORGE FREY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Sébastien Soriano, président de l'autorité de régulation des communications (Arcep) s'est étonné de la demande de Martin Bouygues. Le patron du groupe éponyme préconise un nouveau report des enchères de la 5G à cause de la dégradation de la situation économique.

Martin Bouygues patron du groupe éponyme, maison mère de Bouygues Telecom, préconise ce samedi un nouveau report des enchères à la fin 2020 ou au début de 2021 pour l'attribution des fréquences 5G. Ces enchères avaient déjà été repoussées en raison de la crise sanitaire du Covid-19 alors qu'elles auraient dû se dérouler à la fin du mois d'avril.

Une suggestion qui a pris par surprise le régulateur des télécoms chargé d'organiser ces enchères. "Par définition, tant que ce n'est pas fixé, c'est ouvert. Mais aujourd'hui les options principales c'est juillet ou septembre," a déclaré Sébastien Soriano, le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep).

Le calendrier des enchères sera tranché très bientôt

"Je n'ai pas reçu de demande de la part de Bouygues Télécom, et je ne dispose d'aucune note d'analyse" de l'entreprise en faveur de ce report, a réagi le président de l'Arcep, ajoutant qu'il y a "un élément dans la méthode qui me paraît étonnant".

Le calendrier des enchères, déjà repoussées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, doit être tranché d'ici deux à trois semaines, a-t-il indiqué: "j'attire l'attention de Martin Bouygues sur le fait qu'il reste très peu de temps avant la décision de l'Arcep".

"En revanche sur le fond, je trouve que M. Bouygues soulève une question citoyenne que je partage qui est la nécessité d'une bonne appropriation de la 5G. Le 5G ne doit pas être vécue par nos concitoyens comme quelque chose de forcé, de poussé par un lobby contre l'intérêt des Français. L'Arcep veut faire en sorte que la 5G se développe comme un bien commun", a-t-il argumenté.

Dans sa tribune publiée dans Le Figaro, la patron du groupe Bouygues estime que "dans le climat économique d'aujourd'hui, la 5G n'est pas la priorité du pays". Il évoque aussi la méfiance que suscite cette technologie dans le débat public, qui doit inciter à "prendre le temps de la pédagogie et de la conviction".

Bouygues ira aux enchères "quelle que soit la date"

Néanmoins, "le groupe Bouygues participera à la mise aux enchères des fréquences 5G quelle que soit la date retenue pour les organiser".

Ces enchères pour départager entre les opérateurs français une partie des bandes de fréquence nécessaires au lancement de cette nouvelle technologie ultra-rapide, étaient initialement prévues le 21 avril 2020. Les quatre opérateurs mobiles doivent payer chacun 350 millions d'euros pour obtenir un bloc de 50 MHz de fréquences (dans la bande 3400-3800 MHz). Ensuite, une enchère sera organisée pour attribuer les fréquences encore disponibles, par blocs de 10 MHz. Le prix initial du bloc de 10 MHz est de 70 millions d’euros.

Fin avril 2020, le patron de l'opérateur Orange a affiché sa préférence pour septembre ou octobre. Du côté d'Iliad, maison-mère de Free, on plaide pour que cela se fasse "au plus tôt".

Frédéric Bergé avec AFP