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Dans le métavers de Facebook, une première accusation d'"agression sexuelle virtuelle"

Horizon Worlds, le métavers de Facebook

Horizon Worlds, le métavers de Facebook - Meta

Les faits sont survenus lors d'une séance de test à grande échelle dans l'espace en réalité virtuelle de Facebook. Pour l'entreprise, il s'agit "d'un malheureux incident".

Lancé dans sa version officielle il y a une semaine, Horizon Worlds, le métavers de Facebook, a déjà suscité une polémique. Début décembre, une femme a rapporté un cas d'agression sexuelle dans le cadre de cet univers en réalité virtuelle et en 3D que l'entreprise veut généraliser dans les prochaines années.

Dans une publication sur la page Facebook officielle d'Horizon Worlds, elle décrit les faits, révélant que son avatar (personnage virtuel en 3D) a subi des attouchements par l'avatar d'un inconnu lors d'une séance de "beta-testing".

"Le harcèlement sexuel est déjà quelque chose de grave en ligne, mais être en réalité virtuelle ajoute de l'intensité à ce type d'événement. Je n'ai pas seulement été pelotée hier soir, il y avait également d'autres personnes qui soutenaient ce comportement, et m'ont fait me sentir isolée dans cet espace", a publié la femme sur Facebook, rapporte The Verge.

Dispositif de sécurité désactivé

Lorsqu'elle a rapporté cet événement auprès de Meta, fin novembre, les services de modération ont pointé du doigt le fait qu'elle n'avait pas activé les "dispositifs de sécurité" proposés, à savoir, entre autres, une "bulle de sécurité" permettant de tenir virtuellement à distance les autres utilisateurs.

Pour Vivek Sharma, vice-Président d'Horizon Worlds, il s'agit d'un "accident absolument malheureux", conséquence de l'absence de ces dispositifs de sécurité. "Pour nous, c'est un retour d'expérience utile car nous souhaitons optimiser et rendre facile d'accès nos dispositifs de sécurité", a nuancé le vice-président.

Toutefois, l'événement, bien qu'isolé, fait écho aux déclarations d'Andrew Bosworth sur la modération du métavers. Directeur des nouvelles technologies au sein de Meta, il a récemment exprimé la crainte que le métavers devienne un espace "toxique" et "impossible à contrôler", notamment pour les femmes et les minorités.

Quelle responsabilité ?

"Nous voulons que chacun ait une expérience positive avec nos dispositifs de sécurité - qui sont aisés à trouver, a déclaré Kristina Milian, porte-parole de Meta, auprès du MIT Technology Review. Ce n'est jamais la faute d'un utilisateur s'il n'accède pas à tout les outils que nous avons à offrir. [...] Notre objectif est de faire d'Horizon Worlds un espace sécurisé, et nous y sommes investis."

Le métavers est un espace encore naissant, dont les limites juridiques sont floues. La question de la responsabilité, qui se pose déjà largement pour les réseaux sociaux, devra s'appliquer de même dans le métavers.

Horizon Worlds est un univers mêlant réel et virtuel, où l'on peut interagir avec des humains et des objets au moyen de la réalité virtuelle. Depuis son changement de nom, le groupe Meta (anciennement Facebook) se fait le fer de lance du métavers, son objectif principal à long terme.

Victoria Beurnez