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Voyage d'Anne Hidalgo à Tahiti: le député Sylvain Maillard saisit le procureur de la République

Anne Hidalgo au Conseil de Paris, le 14 novembre 2023.

Anne Hidalgo au Conseil de Paris, le 14 novembre 2023. - Mairie de Paris

Sylvain Maillard, député de la 1ère circonscription de Paris et président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, a saisi le procureur de la République concernant le voyage controversé d'Anne Hidalgo dans le Pacifique Sud.

D'une tempête tropicale à une tempête judiciaire? Le député Sylvain Maillard a annoncé au Parisien avoir saisi le procureur de la République ce mercredi 22 novembre, concernant le voyage d'Anne Hidalgo en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Un long déplacement qualifié de "Tahiti gate" par les élus d'opposition à la mairie de Paris.

Cette annonce intervient quelques jours après le dépôt d'une plainte de l'association AC anticorruption pour détournements de fonds publics, et la saisine du parquet national financier par un élu parisien.

"Un voyage à caractère privé payé par les Parisiens"

Le député de la 1ère circonscription de Paris, et président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, a expliqué au Parisien avoir saisi le procureur "sur le fondement de l'article 40". "La maire de Paris a dépensé 60.000 euros pour un voyage à caractère privé en Polynésie, payés par les Parisiens. On ne peut pas laisser passer cela", dénonce-t-il.

Mi-octobre, la maire de Paris s'est rendue dans le Pacifique Sud pour un déplacement officiel. Elle devait notamment visiter le site des épreuves de surf des Jeux olympiques 2024 avant de prendre des vacances, sa fille habitant dans la région. L'édile n'y a finalement pas mis les pieds sur le site olympique de Teahupo'o et s'est fait représenter par son adjoint aux Sports, Pierre Rabadan.

Ce long déplacement loin de Paris lui a valu de vives critiques de la part de l'opposition, dénonçant un "Tahiti gate". Pour taire la polémique, la mairie de Paris avait détaillé, le 6 novembre dernier, le coût du voyage d'Anne Hidalgo et de sa délégation, l'ensemble des frais s'élevant à 59.500 euros.

"On ne part pas en vacances sur le dos du contribuable quand on est en déplacement professionnel. Je suis aussi un élu et pourtant je n’ai jamais profité d’un voyage professionnel pour rajouter des jours privés", martèle Sylvain Maillard au Parisien.

"Ce n'est pas transparent"

Les détracteurs d'Anne Hidalgo pointent les zones d'ombre entourant son voyage de l'autre côté du globe mais aussi ses nombreux déplacements hors de la capitale. Car si la ville se refuse à donner une liste de ses trajets officiels depuis ces deux dernières années, Anne Hidalgo a voyagé au moins une dizaine de fois en 2023.

Interpellée sur ces voyages en conseil de Paris, le 15 novembre, la maire socialiste a également rappelé son déplacement à Auschwitz, suscitant l'indignation de l'opposition. Un parallèle qualifié "d'indécent" par les élus qui ont choisi de quitter l'hémicycle.

"On voit bien à quel point ce n’est pas transparent, avec des explications qui ne sont pas à la hauteur de l’émoi de ce qu’on a tous pu ressentir. Quand on arrive à comparer un voyage à Auschwitz avec un voyage à Tahiti, c’est que vraiment on n’a pas plus aucun argument", réagit également Sylvain Maillard.

De son côté, la Commission de déontologie de la ville de Paris, saisie par la ville, a indiqué vendredi 10 novembre que le voyage d'Anne Hidalgo dans le Pacifique était "régulier sur le plan déontologique".

Juliette Vignaud