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Paris: une manifestation pour dénoncer "l'omerta" autour des accidents mortels au travail

Un drapeau de la CGT, à Roubaix (Nord), le 4 octobre 2022.

Un drapeau de la CGT, à Roubaix (Nord), le 4 octobre 2022. - SAMEER AL-DOUMY / AFP

200 personnes ont manifesté ce vendredi devant le ministère du Travail à Paris.

Quelque 200 personnes ont manifesté vendredi contre "l'omerta" des accidents mortels du travail et pour le retrait de la réforme des retraites, devant le ministère du Travail à Paris, a constaté l'AFP.

"Il n'y a aucune fatalité à mourir au travail", a déclaré devant les manifestants Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui a dénoncé une "omerta" sur le sujet, à l'occasion de la journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail.

Appelant à rétablir les comités hygiène santé et sécurité au travail (CHSCT) supprimés par les ordonnances Macron de 2017, elle a réclamé une augmentation des effectifs de l'inspection du travail et de la médecine du travail, "pour que nos alertes soient entendues et qu'il y ait une vraie prévention".

Elle a également appelé à "sanctionner les entreprises qui ne respectent pas les normes de prévention" et à permettre davantage de départs anticipés pour les salariés employés dans des métiers pénibles.

Elle a souligné que "deux ouvriers meurent au travail chaque jour" en France.

"Il y a un véritable déni en France"

Derrière elle, des agents du ministère brandissaient des pancartes noires, portant chacune le nom d'une victime, homme ou femme, d'accident mortel du travail, son âge et la cause de son décès.

"Au lieu de travailler sur ces questions de prévention, au lieu d'agir contre les accidents du travail et la mort au travail, le gouvernement et le patronat veulent nous imposer une réforme inique, nous imposer de travailler deux ans de plus, nous voler deux ans de vie", a déploré Mme Binet, qui a appelé à venir manifester massivement le 1er mai.

Elle souhaite ainsi faire pression sur les parlementaires pour qu'ils votent la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites qui doit être soumise au vote le 8 juin prochain.

"J'ai moi même perdu mon fils Alban en mars 2021 le jour de ses 25 ans", a témoigné de manière poignante Véronique Millot, dont le fils Alban a fait une chute mortelle en installant des panneaux solaires chez des particuliers.

"Nous somme seuls, nous nous battons dans l'indifférence générale, il y a un véritable déni en France des accidents mortels du travail", a regretté Mme Millot, vice-présidente du collectif "Familles stop à la mort au travail" créé en novembre 2022, qui regroupe une vingtaine de familles de victimes.

Elle a dénoncé, "dans tous les cas" d'accident mortel, une "recherche de profits qui prime sur la sécurité", de la part des entreprises fautives.

Alixan Lavorel avec AFP