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Après son voyage à Tahiti, la reprise du conseil de Paris s'annonce mouvementée pour Anne Hidalgo

Le conseil de Paris, qui débute ce mardi 14 novembre, promet d'être animé par le long voyage d'Anne Hidalgo dans le Pacifique Sud.

Après la polémique sur le déplacement d'Anne Hidalgo en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, la reprise du conseil de Paris s'annonce agitée pour la maire socialiste.

Les élus se réunissent dès ce mardi 14 novembre pour quatre jours de débats axés notamment sur les orientations budgéaires. Outre le volet financier du budget de la capitale, le voyage à près de 60.000 euros de la maire de Paris risque d'animer les échanges du conseil de Paris.

Une "tempête tropicale" à l'hôtel de ville

Mi-octobre, Anne Hidalgo s'est rendue dans le Pacifique Sud un pour un déplacement officiel suivi de vacances privées. La maire de Paris devait notamment visiter à Tahiti le site des épreuves de surf des Jeux olympiques 2024 avant de prendre ses vacances, sa fille habitant dans la région. Mais l'édile n'a finalement pas mis les pieds sur le site olympique de Teahupoo et s'est fait représenter par Pierre Rabadan, adjoint en charge des Jeux Olympiques et Paralympiques, aux Sports et à la Seine.

Ce long déplacement loin de Paris lui a valu de vives critiques de la part de l'opposition, raillant le bilan carbone, la légitimité et le coût de ce voyage. Le groupe Changer Paris, dont Rachida Dati (LR) est à la tête, a joué ainsi la carte de l'ironie, évoquant "une visite officielle d'Anne Hidalgo à Paris du 14 au 17 novembre", dates du conseil de Paris.

Dans un communiqué de presse envoyé en amont du conseil de Paris, les élus républicains centristes et indépendants parlent de "l'affaire Tahiti" et d'une "tempête tropicale" qui s'est abattue à l'hôtel de ville. "La ville de Paris doit préciser la nature des échanges (officiels ou simplement de courtoisie) intervenus sur place, produire les comptes-rendus des rencontres, et enfin démontrer en quoi ce voyage était justifié par l'intérêt de la collectivité parisienne et non par des intérêts personnels", écrivent-ils.

Hidalgo, des justifications bancales - 07/11
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"Partir trois semaines à Tahiti, c’est surtout abandonner Paris"

Les bases juridiques de ce déplacement sont également remises en question par le groupe d'opposition alors que la Commission de déontologie de la ville de Paris a indiqué vendredi 10 novembre que le voyage d'Anne Hidalgo dans le Pacifique était "régulier sur le plan déontologique".

D'après le groupe Changer Paris, cette commission, dont les membres sont désignés par l'édile, "donne des avis" et n'a "aucune qualité pour 'blanchir' de quelque manière que ce soit la maire de Paris".

De son côté, l'élu d'opposition Pierre-Yves Bournazel (groupe Indépendants et Progressistes) assure "prendre acte de la décision du déontologue" mais "regrette ces trop longues semaines d'éloignement de l'essentiel".

"Partir trois semaines à Tahiti, c’est surtout abandonner Paris", estime-t-il. Et d'ajouter: "Au-delà des considérations déontologiques, force est de constater que madame Hidalgo a laissé pendant trois semaines la ville dont elle a la charge. Il s’agit là d’une faute vis-à-vis de Paris."

Plusieurs votes pour "accompagner la communauté juive"

Face aux vives critiques, la mairie de Paris avait détaillé le 6 novembre dernier, le coût du voyage d'Anne Hidalgo et de sa délégation, l'ensemble des frais s'élevant à 59.500 euros.

De son côté, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, a aussi tenté de déminer le terrain à l'approche du conseil de Paris qui s'annonce houleux. Jeudi dernier, l'élu a annoncé que la maire Anne Hidalgo veut rendre publics les déplacements des élus en lien avec leur mandat.

"Face aux nombreux commentaires qui ont été observés dans la presse, la maire a décidé d'engager en urgence la publication d'une délibération qui proposera au conseil de Paris de modifier le code de déontologie concernant les voyages", a-t-il indiqué en conférence de presse.

Anne Hidalgo entend, elle aussi, bien taire la polémique en insistant sur les sujets d'actualité comme la situation au Proche-Orient depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.

Présente ce dimanche 12 novembre à la marche contre l'antisémitisme, elle a notamment annoncé la tenue de plusieurs votes au conseil de Paris pour "aider et accompagner la communauté juive" et les civils Palestiniens de Gaza. La question d'une aide d'urgence pour des associations oeuvrant en Israël et dans la bande de Gaza est notamment à l'ordre du jour en début de séance ce mardi 14 novembre.

"On aura un conseil de Paris qui sera très largement consacré à cette situation internationale", a-t-elle assuré à BFMTV, voulant éclipser l'ombre de son voyage qui plane sur le conseil.

Juliette Vignaud