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Fourgon pénitentiaire attaqué dans l'Eure: ce que l'on sait des agents tués et blessés

Pères de famille ou en passe de l'être, cinq agents ont été pris pour cible ce mardi 14 mai dans l'Eure, lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire. Le pronostic vital de deux d'entre eux reste engagé.

Le pays est en deuil. Ce mardi 14 mai, deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres gravement blessés au péage d'Incarville, dans l'Eure, lors de l'attaque de leur fourgon qui transportait entre Rouen et Evreux un trafiquant de stupéfiants qui s'est évadé. "L'attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l'Administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous (...) Nous serons intraitables", a déclaré le président Emmanuel Macron.

Dans plusieurs prises de parole, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et la procureure de la République de Paris Laure Beccuau ont livré plusieurs détails sur les cinq fonctionnaires morts ou blessés ce mardi 14 mai.

"La nation est en deuil, la République est attaquée"

"L'un, âgé de 52 ans, était capitaine, travaillait dans l'administration pénitentiaire depuis 1996 et était pacsé. Il était père de deux jumeaux nés en 2003 dont l'anniversaire allait être célébré", a-t-elle indiqué. "Ils devaient fêter leur 21e anniversaire dans deux jours", déclarait quelques heures plus tôt Éric Dupond-Moretti.

Son collègue tué, "âgé de 34 ans, était marié. Il attendait la naissance d'un enfant. Il était surveillant brigadier depuis 2009".

Les agents ont été "abattus comme des chiens", a dénoncé le ministre de la Justice, "par des hommes pour qui la vie ne pèse rien". "Qu'ils soient châtiés à la hauteur de ce qu'ils ont commis." "La nation est en deuil, la République est attaquée", a conclu le ministre.

Fourgon : 2 agents tués, le détenu en fuite – 14/05
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Le pronostic vital de deux agents engagé

Les trois agents blessés, âgés de 48 ans, 52 ans et 55 ans, sont tous pères de famille, a également indiqué Laure Beccuau lors de sa conférence de presse. "Nos premières pensées vont à leurs compagnes, à leurs enfants, à leurs familles, à l'ensemble de leurs proches, amis et collègues", a-t-elle déclaré.

Le pronostic vital de deux des trois agents blessés dans l'attaque du fourgon "est au moment où je vous parle engagé", annonçait Éric Dupond-Moretti mardi 14 mai dans l'après-midi. Lors de sa conférence de presse, Laure Beccuau n'a pas livré de nouvelles informations concernant l'état de santé des blessés.

Selon les premiers éléments, "certains" agents "ont pu faire usage de leur arme de service" quand les assaillants ont approché le fourgon, a-t-elle toutefois dévoilé. À bord de ce véhicule se trouvait Mohamed Amra, condamné plusieurs fois et mis en cause dans des dossiers de délinquance organisée.

Son casier judiciaire "porte mention de 13 condamnations, la première en octobre 2009, alors qu'il était âgé de 15 ans", ainsi que ses mises en causes actuelles. Sur BFMTV, son avocat Hugues Vigier s'est dit "complètement abasourdi". "J'ai peine à imaginer que ce garçon puisse être impliqué" dans ces faits de "violence aveugle, dramatique, folle, inexcusable", a ajouté le conseil.

Cette opération "ne correspond pas au profil que j'avais perçu de lui. S'il est impliqué, c'est que véritablement je m'étais trompé sur son fonctionnement et ce dont il était capable" a ajouté cet avocat habitué des dossiers de crime organisé.

"Il existe une autre possibilité, c'est qu'on soit venu le chercher non pas pour le libérer mais pour l'avoir à disposition et peut-être lui faire payer ce qu'on suppose qu'il aurait lui-même commis", a aussi avancé le conseil.

Ariel Guez