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Étretat: les touristes régulièrement piégés par les marées, le ras-le-bol des secours et des riverains

Malgré les panneaux rappelant l'interdiction de s'y rendre et les horaires des marées, des touristes sont régulièrement coincés au "Trou de l'homme" à Étretat. Les secours sont toujours obligés d'intervenir.

Des paysages majestueux, une petite commune pleine de charme mais surtout, des marées qui peuvent piéger les plus étourdis. À Étretat, les touristes sont nombreux à venir se balader sur la plage de galets pour admirer les falaises qui font la renommée de cette commune de Seine-Maritime.

Certains s'aventurent même dans le "Trou à l'homme", une cavité creusée pour permettre aux promeneurs coincés de l'autre côté de la falaise de rejoindre plus facilement la cité balnéaire. Mais désormais, beaucoup se retrouvent piégés à l'intérieur à cause de la marée. Samedi 20 avril dernier, 10 personnes ont été secourues.

"Ça arrive très fréquemment, il y en a quasiment chaque semaine", affirme une riveraine à BFMTV alors qu'une autre ajoute qu'il "y a beaucoup d'incidents dus à l'imprudence des gens". "Sans prendre de renseignements aux offices du tourisme ou aux gens de la région, prennent des risques complètement inadaptés", regrette cette dernière.

Des panneaux rappelant les interdictions

Des panneaux ont pourtant été installés, indiquant en lettres rouges: "par arrêtés préfectoral et municipal, le pied de la falaise, le tunnel du 'Trou à l'homme' et la plage de Jambourg sont interdits d'accès." Les horaires des marées sont également indiqués sur le front de mer pour éviter de se faire surprendre mais rien n'y fait, les interventions restent fréquentes, au grand dam des riverains.

"Qu'ils (les secours, NDLR) y aillent en Zodiac d'accord mais faire déplacer un hélico pour trois couillons qui sont là-bas, c'est trop cher", martèle l'un d'entre eux.

L'intervention des secours est compliquée par la taille des groupes coincés, souvent de presque une dizaine de personnes. Même si il n'y a pas de danger vital, ils sont obligés d'intervenir. La préfecture maritime de la Manche tient alors à rappeler les bonnes pratiques.

"On a vraiment besoin d'avoir une certaine solidarité des gens de mer, qu'on va retrouver sur le bord de la plage, que chacun se sente concerné. Et les bons réflexes: le 196 pour le CROSS, avoir des vêtements visibles, préparer ses sorties avec les horaires de marées et la météo et vous passerez de bonnes vacances", détaille Véronique Magnin, porte-parole de la préfecture maritime.

Depuis le début de l'année, six personnes ont déjà perdu la vie en mer sur la façade littorale de la Manche et la mer du Nord.

Bastien Cochet et Tristan Gorgeret, avec Marine Langlois