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Mort de Nahel: les images des dégradations à Lyon après une nouvelle nuit de violences

À Lyon, de nombreux commerces et mobiliers urbains ont été dégradés lors d'une nouvelle nuit de violences.

À Lyon, de nombreux commerces et mobiliers urbains ont été dégradés lors d'une nouvelle nuit de violences. - BFM Lyon

De nombreux commerces du centre-ville ont été dégradés et pillés. La préfecture du Rhône recense 74 interpellations à Lyon lors de cette nouvelle soirée de violences.

Des commerces pillés, des abribus aux vitres brisées... La métropole de Lyon a essuyé une nouvelle nuit de violences qui ont éclaté en marge d'un rassemblement organisé vendredi soir en hommage à Nahel, adolescent tué par un tir policier à Nanterre en début de semaine.

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont notamment éclaté lors de ce rassemblement, pourtant interdit par la préfecture. Au total, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées au niveau de la place Bellecour et à l'angle de la rue Victor-Hugo, avant de se déplacer vers le 1er arrondissement et les pentes de la Croix-Rousse, a pu constater le journaliste de BFM Lyon présent sur place.

Un commerce à la vitrine brisée en marge des violences à Lyon.
Un commerce à la vitrine brisée en marge des violences à Lyon. © BFM Lyon

49 personnes placées en garde à vue

Des violences ont éclaté en marge de ce rassemblement, notamment sur la presqu'île de Lyon. Près de l'hôtel de ville, des policiers ont été visés par des tirs de mortiers. Vers 22 heures, des départs de feux ont bloqué des rues du 1er arrondissement. Des pots de fleurs et des tuiles ont également été jetés depuis les toits de certains immeubles.

Dans la rue de la République, avenue commerçante de Lyon, des boutiques ont été pillées par les émeutiers. Un magasin de chaussures a vu sa vitrine complètement brisée, et des boutiques de luxe ont été prises pour cible.

Des commerces du centre-ville de Lyon ont vu leurs vitrines brisées, l'intérieur des boutiques pillé.
Des commerces du centre-ville de Lyon ont vu leurs vitrines brisées, l'intérieur des boutiques pillé. © BFM Lyon

Des abribus ont également été vandalisés. Au cours de la soirée, un bureau des plaintes de la Croix-Rousse a été en partie saccagé.

Les CRS ont été mobilisés sur place. Aux alentours de minuit, le Raid et la BRI (brigade de recherche et d'intervention) ont été engagés pour mettre fin aux pillages dans le centre-ville. Peu avant 00h30, la police a fait usage de nombreux gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Ce samedi, la préfecture du Rhône recensait 74 interpellations à Lyon, dont 49 ont donné lieu à des gardes à vue, indique le parquet de Lyon. 12 personnes ont été blessées au cours des émeutes, et 35 membres des forces de l'ordre ont également été blessés.

"S’agissant des faits commis dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, 17 majeurs seront également déférés demain en vue d’une comparution immédiate avec réquisitions de mandat de dépôt", précise ce samedi le tribunal judiciaire de Lyon.

Ce dernier ajoute également que huit majeurs ont été déférés ce samedi et placés en détention provisoire "dans l’attente de leur jugement en comparution immédiate". L’audience se déroulera mardi prochain.

Des moyens spéciaux avaient été déployés par la préfecture pour faire face à cette nouvelle soirée d'émeutes. Un hélicoptère de la gendarmerie nationale avait été mobilisé, tout comme un drone de la police nationale.

Sur Twitter, le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait déclaré dans la nuit condamner "sans réserve" les violences survenues dans la métropole. Samedi matin, il s'est rendu aux côtés des commerçants touchés, avant de dénoncer lors d'un point presse à la mi-journée des violences "sans précédent", au cours desquelles une quarantaine de commerces ont été "attaqués et vandalisés".

Des violences dans la métropole

D'autres violences ont été recensées dans la métropole de Lyon. À Meyzieu, des tirs de fusil à pompe ont été constatés, visant notamment une caméra de vidéo-surveillance.

Les forces de l'ordre ont également repoussé une tentative d'intrusion à Givors, tandis qu'un commissariat de police du 4e arrondissement de Lyon a vu ses fenêtres brisées et sa façade taguée d'une inscription "Justice pour Nahel".

Deux véhicules blindés avaient été mobilisés à Vaulx-en-Velin dans la soirée, alors que la commune avait déjà essuyé d'importantes violences la nuit précédente. Les forces de l'ordre y avaient notamment été violemment prises à partie dans le secteur de la médiathèque.

Ce vendredi soir, trois policiers de Vaulx-en-Velin ont été blessés par des armes longues à grenaille lors des émeutes. Une enquête a depuis été ouverte du chef de "violences volontaires avec arme sur personnes dépositaires de l'autorité publique" et de "participation à un groupement en vue de commettre des violences", précise le parquet de Lyon.

À Brignais, un feu de poubelle a été déclenché ce vendredi soir près de la façade de la mairie, mais a été rapidement maîtrisé par les gendarmes et les pompiers, assistés de motocyclistes.

Des départs de feux ont été constatés dans la métropole de Lyon lors de cette nuit de violences.
Des départs de feux ont été constatés dans la métropole de Lyon lors de cette nuit de violences. © BFM Lyon

Les transports en commun perturbés

Face à la perspective d'une nouvelle nuit de violences, la préfecture du Rhône avait pris des mesures ce vendredi. Outre une interdiction des manifestations dans un large périmètre de Lyon, la vente et la détention de carburant en récipient portable avaient également été prohibées.

À Lyon, de nombreux commerces et mobiliers urbains ont été dégradés lors d'une nouvelle nuit de violences.
À Lyon, de nombreux commerces et mobiliers urbains ont été dégradés lors d'une nouvelle nuit de violences. © BFM Lyon

La préfecture avait aussi interdit le transport de produits inflammables, la détention d'armes ou encore la vente et l'usage d'artifices et articles pyrotechniques. Des mesures qui doivent rester en place pour "les prochains jours", précisait-elle vendredi.

Les transports en commun de la région lyonnaise ont également été adaptés en prévision de la soirée. La circulation des tramways et bus avait notamment été interrompue dès 20h, alors même qu'un tramway avait été pris pour cible à Vénissieux jeudi soir, ses vitres complètement brisées.

Keolis, société gestionnaire des TCL, a par ailleurs annoncé dans la matinée la reconduction de cette mesure pour la soirée de samedi. Les bus et tramways de la métropole cesseront de circuler à partir de 20h, et un important "dispositif humain" sera mis en place pour assurer la sécurité des voyageurs.

Ce samedi matin, la circulation des bus et tramways reste perturbée dans la métropole. La ligne T4 du tramway voit certaines de ses stations non desservies en raison "d'incivilités", tandis que la ligne T6 a été interrompue, pour une reprise estimée à la mi-journée. Sur les bus, certains trajets ont été modifiés, avec des parcours déviés et des terminus parfois modifiés. La reprise normale du trafic est pour le moment estimée à dimanche.

BFM Lyon avec Laurène Rocheteau