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Meurtre d'une Rhodanienne en Italie: son compagnon condamné à six mois de prison pour des violences antérieures

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON / AFP

Une femme, originaire du Rhône, a été retrouvée morte en avril dernier en Italie. Son compagnon, soupçonné de l'avoir tué, a été condamné à six mois de prison pour des violences commises à son égard.

Un Italien soupçonné d'avoir tué sa compagne française de 22 ans, retrouvée morte poignardée en avril dans le Val d'Aoste, a été condamné à six mois de prison pour des violences commises antérieurement à son égard, lors d'un procès ce vendredi 3 mai à Grenoble.

Cette peine est inférieure aux dix mois fermes requis par la procureure de la République. Le jeune homme, maintenu en détention, a été en outre condamné à dix ans d'interdiction d'entrée sur le territoire français, comme requis par le parquet.

"On ne juge pas l'assassinat"

Le jeune homme de 21 ans, au casier judiciaire vierge et étudiant à l'université de Grenoble, comparaissait devant le tribunal correctionnel pour des "violences habituelles" et menaces exercées précédemment sur sa compagne, dont le corps avait été retrouvé par des promeneurs dans une église à l'abandon du village de La Salle, dans le nord de l'Italie.

"On ne juge pas l'assassinat" et le tribunal doit par conséquent "faire abstraction de ce qui s'est passé en Italie", a d'emblée rappelé la présidente, notamment à l'intention des deux familles présentes dans la salle, rappelant que le prévenu devrait par la suite être renvoyé en Italie.

Ecchymoses, nez cassé, menaces, séquestration: avant d'être tuée, la jeune mannequin originaire de Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon, avait porté plainte à deux reprises pour violences contre son compagnon en 2023 et 2024, et ce sont ces seuls faits qui étaient jugés lors de cette audience, a-t-elle souligné, reconnaissant qu'il s'agissait d'une situation "difficile pour tout le monde".

Des "évolutions sérieuses"

Le mis en cause, interrogé longuement sur ses rapports avec sa compagne, s'est déclaré "innocent", niant être "une personne agressive ou dangereuse". Selon lui, c'est au contraire la jeune femme qui le "manipulait émotionnellement" et "se faisait mal elle-même". Il a également mis en cause ses moeurs et ses "mauvaises fréquentations".

Son avocat Samir Bellasri a fait savoir à l'issue de l'audience qu'il n'excluait pas de faire appel du jugement. Cela pourrait "retarder" l'extradition de son client en Italie, a-t-il souligné.

Me Bellasri, qui avait requis la "relaxe pure et simple" de son client, s'est en outre à plusieurs reprises emporté contre la cour après le rejet selon lui "inadmissible" de certaines pièces (messages et e-mails) en anglais non traduites à temps.

Concernant l'assassinat, il s'est dit convaincu que son client serait mis "hors de cause", évoquant des "évolutions sérieuses" apparues dans le dossier en Italie, comme la piste de personnes rencontrées par le couple avant le meurtre.

Émus, le père et le jeune frère de la jeune femme ont loué à la barre sa "générosité" et son "courage" et dit avoir fait tout leur possible "pour la protéger" mais n'avaient pu la convaincre car elle s'entêtait à essayer de "rendre meilleur" son compagnon.

S. B. avec AFP