Le restaurant Paul Bocuse rompt sa collaboration avec une entreprise épinglée par L214

Le restaurant n'utilisera plus les fromages produits en Saône-et-Loire par l'entreprise Chevenet, dont les conditions d'élevage des chèvres sont dénoncées par l'association de défense des animaux L214.

La décision a un effet immédiat. Le restaurant Paul Bocuse a annoncé ce jeudi arrêter sa collaboration avec le producteur de fromages Chevenet, après les révélations de l'association L214 sur les conditions d'élevage des chèvres de l'entreprise.

"Le restaurant Paul Bocuse a pris la décision d'arrêter dès ce jour sa collaboration avec le producteur de fromages Chevenet dont les pratiques révélées ne correspondent pas au valeurs de la Maison", a indiqué l'établissement sur Twitter.

"Une longue agonie"

Dans une vidéo écrite par Isabelle Adjani, l'association de défense des animaux a révélé les conditions de vie des animaux exploités sur le site Chevenet situé à Saint-Maurice de Satonnay (Saône-et-Loire), grâce à des témoignages et images de salariés de l'entreprise.

Alors que la fromagerie, qui se présente sur son site comme "le premier producteur européen de fromages de chèvre fermiers", inscrit parmi ses "valeurs" le "respect des animaux et de l'environnement", L214 dénonce en revanche un élevage intensif où 2000 chèvres sont "enfermées avec pour seul accès à l'extérieur une cour bétonnée".

"Il n'y a pas d'animaux au pâturage. Plusieurs dizaines de chevreaux meurent chaque jour après une longue agonie pour certains [...] Les morts sont entassés à l'extérieur avec d'autres cadavres en décomposition avancée et des ossements", affirme l'association.

L214 a par ailleurs annoncé le dépôt d'une plainte pour "mauvais traitements" et "pratiques commerciales trompeuses" contre le leader européen de fromages de chèvre fermiers.

D'autres enseignes arrêtent leur collaboration

Hormis le restaurant Paul Bocuse, d'autres enseignes ont annoncé rompre leur collaboration avec Chevenet, comme Carrefour, Monoprix, Auchan, les Magasins U et Grand Frais.

De son côté, l'entreprise dénonce une "manipulation des images obtenues à travers des montages et une mise en scène qui ne reflète pas la réalité". Elle assure faire tout son possible pour "protéger la vie des chevreaux" lors des canicules intenses comme celle de l'été dernier, période durant laquelle ont été tournées les images diffusées par L214.

"Malheureusement, et malgré tous nos efforts", ces canicules "peuvent être fatales pour les animaux, comme pour les hommes", ajoute l'entreprise.

Emilie Roussey avec AFP