Trois ans pour vendre un logement neuf à Lille... Les délais de vente explosent pour les promoteurs
Pour le secteur de la construction, la crise s'accentue et certains chiffres sont particulièrement inquiétants. Dans son étude du premier trimestre 2024, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) constate l'explosion du délai d'écoulement de l'offre commerciale. Ce délai est le rapport entre l'offre commerciale en fin de période et le rythme mensuel moyen des ventes. Ce délai théorique représente les mois nécessaires à l'écoulement complet de l'offre commerciale à une date fixe.
Il était de 9,3 mois début 2022 et 11,1 mois fin 2022. Il est passé à 22,2 mois au premier trimestre 2024. Autrement dit, il a plus que doublé en deux ans.
Si on considère qu'un délai de 12 mois est la durée idéale, plus aucune métropole ne présente des délais d'écoulement inférieurs à ce chiffre. Et dans certaines villes, il est très largement dépassé. Ainsi, il faut compter 31,5 mois à Lyon, 35,5 mois à Rennes, 36,4 mois à Nantes ou encore 39,6 mois à Lille.
Chute drastique de la demande
La FPI explique cet allongement des délais d'écoulement par une chute drastique de la demande. Les permis délivrés par les collectivités pour construire des logements collectifs continuent de baisser au premier trimestre (-7,6%) à 40.600, loin derrière le volume atteint entre 2015 et 2018 (59.600). Les réservations de logements neufs, particuliers et investisseurs compris, ont chuté de 15,4% à 19.135, "niveau le plus bas constaté depuis la création de l'Observatoire FPI".
"La pénurie de logements des années à venir se met en place aujourd’hui", s'inquiète la FPI
Et elle ajoute: "Pour mémoire, entre 2015 et 2018, le volume trimestriel moyen représentait 113.300 logements autorisés au total, dont 59.600 logements collectifs… La crise nourrit la crise: retrait des opérations (du fait de ventes médiocres) et refus de construire de nos concitoyens préparent la pénurie de demain".