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Pouvoir d'achat, nombre de crédits accordés... Le retournement du marché immobilier est enclenché

Plusieurs indicateurs immobiliers clés sont passés dans le rouge au cours du premier trimestre. Le pouvoir d'achat des acquéreurs, notamment, recule rapidement.

Durcissement des conditions pour emprunter, hausse rapide des taux d'intérêt, des prix qui baissent dans l'ancien mais pas encore suffisamment... L'un des indicateurs clés du retournement du marché immobilier, c'est évidemment l'évolution du pouvoir d'achat immobilier. On parle ici du nombre de m² achetables pour une même mensualité de crédit. Sur un an, les pertes sont considérables dans les grandes agglomérations françaises. Le courtier Cafpi a regardé les évolutions pour une mensualité de 1000 euros et un crédit sur 20 ans. C'est dans les villes où les prix n'ont pas encore baissé que les pertes de mètres carrés achetables sont les plus fortes.

En tête, on retrouve Marseille et Reims. Dans ces deux villes, les acheteurs ont perdu l'équivalent d'une grande chambre, soit plus de 16 m², en l'espace d'un an. On est également autour de 13 m2 de perdus à Montpellier et Strasbourg et pas loin de 8 m² en moins à Nice, Nantes et Toulouse.

Les villes où on a finalement le moins perdu de pouvoir d'achat et donc de m² achetables sont aussi les plus chères et celles où les prix sont déjà en baisse: Paris avec seulement 2m² de perdus et Lyon où on frôle quand même les 4m² en moins. Rappelons que dans ces deux villes, vu les prix, c'est aussi là que les capacités d'achat sont déjà les plus faibles. Pour 1000 euros de mensualité, on ne peut avoir que 35m² aujourd'hui à Lyon et 18 m² à Paris. A l'inverse, même si c'est là qu'on a le plus perdu, c'est à Reims qu'on peut encore acheter le plus de surface: 66,7m².

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Pouvoir d'achat immobilier
Pouvoir d'achat immobilier © Cafpi

Une production de crédits immobiliers en chute libre

Autre indicateur de ce retournement de maché, la production de crédits immobiliers. Et là, c'est la Banque de France qui a publié ses derniers chiffres. L'institution prend clairement acte de la forte baisse de la production de crédits. 12,2 milliards d'euros de crédits immobiliers - hors renégociations - ont été accordés en février. C'est 32% de moins qu'il y a un an. Il faut remonter à octobre 2017 pour retrouver un tel niveau de faiblesse. Conséquence du durcissement des conditions d'emprunts et de la hausse des taux d'intérêt, les courtiers estiment que ces chiffres reflètent également, en décalé, les blocages liés au taux d'usure.

En décalé car les statistiques de la Banque de France semblent plutôt refléter l'état du marché en fin d'année dernière au plus fort des blocages justement. En témoigne d'ailleurs le niveau de taux d'intérêt moyen relevé par l'institution, toujours pour le mois de février. La banque de France parle de 2,36% toutes durées confondues quand l'Observatoire Crédit Logement / CSA fixait cette moyenne à 2,82% pour le même mois. Ce niveau de 2,36% évoqué par la Banque de France correspond en réalité selon la plupart des courtiers au niveau des taux observé en décembre dernier.

Par Marie Coeurderoy, édité par JLD