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Des combats de coqs encore organisés dans le Nord, les associations dénoncent une pratique "barbare"

Si la loi française interdit "d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté" envers un animal domestique, en captivité ou apprivoisé, les combats de coqs restent autorisés dans le Nord en raison de la "tradition".

"Les coqs sont des êtres sensibles, sociaux, qui aiment être avec leurs congénères." Chaque année dans le Nord-Pas-de-Calais, quelque 9000 combats de coqs sont organisés, au sein de gallodromes. Une pratique "barbare" que dénoncent les associations depuis des années, à l'instar du Parti animaliste, qui a organisé une action ce samedi à Beuvry-la-Forêt (Nord), où un combat de coqs s'est tenu.

Pour Sabine Billard, correspondante du Parti animaliste dans le Nord, les coqs "aspirent juste à vivre comme n'importe quel autre être vivant et sensible".

"Au 21e siècle, ce n'est plus possible d'organiser ces barbaries", fustige-t-elle au micro de BFM Lille.

"Je reconnais que ça peut être un jeu un peu cruel et barbare"

Le combat de Beuvry-la-Forêt a fait s'affronter 84 volailles, sous le yeux du public. Michael Lemaire, organisateur du combat, appelle au "respect" de la pratique.

"Il y a certainement d'autres choses qui se passent dans des élevages industriels, où les poulets passent à la chaîne, où ceux qui ne sont pas électrocutés sont déplumés ou ébouillantés vivants. Nous, ça n'arrive pas. Je reconnais que ça peut être un jeu un peu cruel et barbare mais il faut respecter", justifie-t-il.

Les combats de coqs consistent à se faire affronter deux volailles, élevées spécialement pour cet usage. Les gallinacés, qui pèsent entre 4 et 6 kilos, sont équipés de petites lames et se battent jusqu'à la mort.

Autorisé dans le Nord en raison de la "tradition"

Pourtant, selon l'article 521-1 du Code pénal, le fait "publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité" est puni de "trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende".

Mais, comme le précise la loi, cette dernière ne s'applique ni pour les "courses de taureaux" ni pour les combats de coqs, "où une tradition ininterrompue peut être établie".

Fanny Rocher