BFM Lille
Grand Lille

"Ça me ferait vraiment mal au cœur": les producteurs d'endives craignent la disparition de leur filière

La semaine dernière, l'association des producteurs d'endives de France alertait sur la prochaine interdiction de pesticides et demandait plus de temps pour trouver des alternatives. Certains producteurs redoutent une reconversion forcée.

L’endive et la chicorée connaissent de grandes difficultés. Ce mardi 20 février, deux filières emblématiques des Hauts-de-France vont tenter de défendre leur production auprès de la région. Les producteurs misent beaucoup sur cette rencontre avec la vice-présidente en charge de l’agriculture.

Car certains professionnels pensent à se reconvertir ou à changer de culture. C’est le cas de nombreux endiviers. L’incertitude de leur filière les pousse à repenser leur avenir.

La semaine dernière notamment, l'association des producteurs d'endives de France alertait sur la prochaine interdiction de trois pesticides et demandait plus de temps pour trouver des alternatives.

"Se battre" avant d'envisager la fermeture de son activité

Christophe Mazingarbe est la troisième génération d'endiviers. Il est implanté à Sainghin-en-Mélantois dans le Nord. Ce passionné aime dire qu’il est né dans un bac à endives. Aujourd’hui pourtant, il songe à tout arrêter.

"L'énergie, et désormais tout ce qui est produit phytosanitaire qu'on nous retire sans qu'on ait de solution en face... Bah tu te dis si ça continue comme ça dans deux ans on baisse les bras, on arrête tout. Malheureusement tous ces gens-là vont se retrouver sur le marché du travail", regrette au micro de BFM Grand Lille, l'endivier, co-gérant d'une exploitation.

Avec ses deux associés, ils emploient une quarantaine de personnes. Tous les trois ont déjà envisagé de se lancer dans la pomme de terre ou de transformer leurs bâtiments agricoles en entrepôts logistiques. Des solutions de repli que Christophe espère ne jamais devoir activer.

"Ça me ferait vraiment mal au cœur qu'on ait l'endiverie qui arrête. Parce que mes parents me l'ont transmis et moi mon objectif c'est le transmettre à mes enfants ou les enfants de mes associés. On va se battre", promet Christophe.

Une réflexion jusqu'à septembre

Il ne demande qu’une chose, un temps d’adaptation pour sa filière. Il veut pouvoir continuer de nourrir les Français. "Ma fierté c'est qu'on a produit qui est fini", montre-t-il à la caméra.

"On n'a plus besoin de le travailler. Allez, on l'émince ou on le fait cuire pour faire des endives au jambon ou autre chose. On est près des consommateurs grâce à ça", plaide l'endivier.

Ce dernier se laisse jusqu’au mois de septembre pour décider du sort de son entreprise et de ses salariés.

Elise Dherbomez avec Alicia Foricher