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Réguler l’hygrométrie pour une meilleure qualité de l’air intérieur

[CONTENU PARTENAIRE] La qualité de l’air est une problématique de santé publique plus que jamais d’actualité. Mais elle concerne également nos intérieurs, et pour l’améliorer, avoir une bonne hygrométrie est essentiel. Notre panel d’experts nous éclaire sur ces enjeux sanitaires et les solutions qui existent. Autour de notre table ronde : Alban Gomet, président de Condair, entreprise spécialisée dans les systèmes de régulation de l’hygrométrie ; Sophie Moreau, directrice de domaine d’action stratégique au Centre scientifique et technique du bâtiment ; Michel Cymes, médecin ORL et Fabien Squinazi, médecin biologiste et membre du Haut Conseil de la santé publique.

Pendant longtemps, on s’est davantage intéressé à la qualité de l’air extérieur, pourtant l’air intérieur n’est pas forcément de meilleure qualité ?

Fabien Squinazi : Effectivement, les espaces clos concentrent tous les polluants : ceux qui pénètrent depuis l’extérieur mais aussi ceux émis par le bâtiment et nos propres activités. Dans les polluants extérieurs, on retrouve les particules, les polluants chimiques et gazeux, et à l’intérieur, des composés chimiques volatiles, d’autres types de particules, des allergènes, mais aussi les bactéries et virus, qui peuvent subsister longtemps dans l’air intérieur.

Selon l’OMS, 7 millions de personnes décèdent chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air. Quels sont les risques pour la santé de ces polluants ?

Michel Cymes : Quand il y a un pic de pollution, on pense que cela va nous irriter les yeux, le nez ou la gorge. Mais ce que l’on sait moins, c’est que les polluants, notamment les particules fines, rentrent dans l’arbre respiratoire, puisque nous respirons entre 10 000 et 20 000 litres d’air chaque jour. Elles passent dans le sang très rapidement et font des dégâts dans les organes. Cela peut provoquer des problèmes d’insuffisance respiratoire, mais surtout rentrer dans les cellules et entraîner des mutations génétiques qui déclenchent la formation de cancers, ou se déposer sur les artères et entraîner des accidents vasculaires cérébraux.

Nous passons 80% de notre temps à l’intérieur. Le secteur du bâtiment a-t-il pris conscience de cet enjeu ?

Sophie Moreau : Dès le 19ème siècle, l’urbanisme à la Haussmann avait pour but de lutter contre les miasmes et de ventiler. À la fin du 20ème siècle, on a commencé à faire le lien entre qualité de l’air intérieur, ventilation et santé, et à théoriser le syndrome du bâtiment malsain. Le début des années 2000 a vu la création de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur.

Les matériaux utilisés dans les bâtiments ont leur importance ?

SM : En effet, contrôler l’air intérieur passe par des solutions de remédiation, mais la première chose à faire est de traiter la source des polluants, qui peuvent aussi provenir des matériaux de construction. Depuis une dizaine d’années, la réglementation requiert que les produits en contact avec l’air soient étiquetés en fonction de leur niveau d’émission de polluants volatils : les sols et plafonds, mais surtout les peintures, revêtements et vernis.

Quels sont les conseils à suivre pour améliorer la qualité de l’air intérieur ?

FS : La première chose est de ne pas polluer, en agissant sur ces sources. Il faut faire attention à tous les produits qui ne sont pas réglementés, comme les produits d’entretien ou les produits parfumants, bougies ou encens, qui peuvent dégrader la qualité de l’air intérieur.

MC : Il faut aérer, même lorsqu’on habite dans une zone avec beaucoup de circulation.

Alban Gomet : Réguler l’hygrométrie afin qu’elle se situe entre 40 et 60% permet d’éviter d’avoir des particules fines et des microbes qui restent en suspension dans l’air pendant des heures, et vont affecter nos voies respiratoires ou nous contaminer.

Quels sont les risques d’une hygrométrie trop haute ?

AG : Les extrêmes sont mauvais : au-delà de cette plage recommandée, il y a des phénomènes de formation fongique qui sont néfastes aussi.

MC : Le danger est qu’on ne voit pas toujours cette humidité, car elle est souvent dans les murs. Lorsque le taux dépasse 70 ou 80%, ce qui peut arriver dans des appartements insalubres ou mal isolés, les gens respirent ces moisissures et peuvent tomber malades.

À l’inverse, un air trop sec n’est pas forcément meilleur pour la santé ?

MC : Un air très sec est désagréable, car la muqueuse doit être sans arrêt humide pour permettre à nos cellules de réagir quand un virus entre dans le nez. Ces derniers ont besoin d’une hygrométrie et d’une température particulières pour prospérer.

AG : Dans des bâtiments publics, en chauffant l’air extérieur que l’on amène à l’intérieur ou en climatisant, on assèche mécaniquement l’air, et on aura systématiquement une hygrométrie trop faible.

Est-ce difficile de réguler l’hygrométrie, notamment dans des grands bâtiments ?

AG : Cela ne nécessite pas de revoir l’intégralité de la conception des bâtiments. Les systèmes d’humidification s’intègrent au système de ventilation existant pour réguler finement l’hygrométrie. Pour ajouter de l’eau dans l’air, il faut la vaporiser, ce qui est énergivore. Mais aujourd’hui, il existe des systèmes économes en énergie.

Est-ce quelque chose qui est surveillé ?

SM : Aujourd’hui la réglementation ne donne que des objectifs de taux de renouvellement d’air à atteindre. Néanmoins, il existe des obligations réglementaires de surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant du public. Elle prévaut depuis cinq ans, et va aller crescendo jusqu’en 2030, pour cibler des objectifs de qualité d’environnement intérieur plus globaux, intégrant la température, l’humidité et les polluants.

Les bâtiments sont-ils bien équipés aujourd’hui ?

AG : Dans l’industrie, beaucoup de bâtiments le sont car certains process industriels sont impactés par l’hygrométrie, donc on a un retour sur investissement immédiat. Pour l’humain, on ne l’a pas. Il faut un contexte réglementaire fort, qui impose un degré d’hygrométrie minimum dans les bâtiments pour préserver la santé de leurs occupants, et une incitation avec des subventions pour aider les entreprises à rénover ou à intégrer ces systèmes dans les bâtiments neufs.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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