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Le patrimoine net des ménages en France atteignait un niveau record avant la crise

Le patrimoine net des ménages français dépasse les 12.500 milliards d'euros.

Le patrimoine net des ménages français dépasse les 12.500 milliards d'euros. - Pixabay / stevepb

En 2019, le patrimoine net des ménages a progressé de 6,2%, en grande partie grâce aux marchés boursiers qui avaient connu une année exceptionnelle.

Les ménages français n'avaient jamais possédé autant d'actifs... avant l'arrivée de la pandémie de coronavirus. Fin 2019, le patrimoine net des ménages atteignait 12.561 milliards d'euros, soit 8,8 fois le revenu disponible net des ménages*. A titre de comparaison, ce ratio n'était que de 5,6 il y a 20 ans et, en dehors de 2008 avec la crise des subprimes, il n'a cessé de croître depuis.

Et la progression de ce patrimoine a été particulièrement spectaculaire l'an passé. Le patrimoine net des ménages en France a ainsi augmenté de 6,2% en 2019, contre +2,1% en 2018, porté par la hausse du patrimoine financier, et notamment par les placements en bourse, selon une étude publiée jeudi par la Banque de France.

Cette accélération est en effet dû au rebond de leur patrimoine financier, qui a augmenté de 10,4% en 2019, après avoir baissé de 2,6% en 2018. Les Français ont notamment profité de la hausse des cours de Bourse, leur patrimoine en actions et parts de fonds d'investissement ayant bondi de 13,9%. Il faut dire que l'année avait été particulièrement excellente en Bourse. Le CAC 40 par exemple avait bondi de plus de 26%, sa meilleure performance annuelle depuis 1999. Au total, les ménages français (y compris ici les entrepreneurs individuels et les institutions sans but lucratif au service des ménages) détiennent 5.872 milliards d'euros d'actifs financiers.

Les actifs des ménages en assurance-vie ont aussi augmenté "significativement", note la Banque de France, avec une hausse de 9% (contre -1,1% en 2018) pour atteindre 2.084 milliards d'euros.

Près de 8.000 milliards d'euros d'immobilier

Les ménages ont également continué de mettre de l'argent de côté via les placements bancaires. Les encours en numéraire et dépôts ont progressé de 5,8% en 2019 (contre +4,6% l'année précédente) pour s'élever à 1.650 milliards d'euros.

Le patrimoine non financier des ménages a de son côté gonflé de 4,2% pour atteindre 8.451 milliards, dont 7.736 milliards d'euros de biens immobiliers (logements, terrains, bâtiments...).

A retrancher du patrimoine brut, les encours de crédits ont eux aussi continué de progresser (+6,1%, contre +5,1% en 2018), "soutenus par la hausse des prix des logements". Le passif financier des ménages atteint ainsi 1.762 milliards d'euros.

Un patrimoine net médian de 117.000 euros

Et pour 2020 ? Difficile à dire, alors que les Français pourraient avoir accumulé près de 130 milliards d'euros d'épargne forcée en plus en 2020 et 70 milliards d'euros en 2021, soit 200 milliards supplémentaires par rapport à une situation normale selon les projections de la banque de France. D'un autre côté, le prix des actifs financiers a subi de fortes variations, à la hausse ou à la baisse. La Banque de France estime ainsi que "si les cours boursiers ne se redressent pas suffisamment d’ici à fin 2020, les effets de valorisation sur les actions et sur l’assurance-vie devraient être négatifs sur l’année". Depuis le 1er janvier, le CAC 40 s'affiche toujours en repli de 7,4%.

Pour rappel, selon les dernières données disponibles de l'Insee, le patrimoine net médian par ménage (ici les ménages ordinaires) s'élevait à 117.000 euros en 2018. Autrement dit, la moitié des ménages possèdent un patrimoine net de dettes inférieur, l'autre moitié un patrimoine net supérieur.

*Dans cette étude, la "catégorie des ménages inclut les particuliers, les entrepreneurs individuels et les institutions sans but lucratif au service des ménages" précise la Banque de France. Le patrimoine net est défini comme la différence entre la valeur des actifs (financiers et non financiers) et celle des passifs (par nature financiers). A la manière du produit intérieur net qui s’obtient en déduisant du PIB la consommation de capital fixe, qui correspond au coût d’usure du capital au cours de la même période, le revenu disponible net est calculé de la même façon par rapport au revenu disponible brut.

Jean-Louis Dell'Oro avec AFP