BFM Patrimoine
Patrimoine

Epargne: la crise sanitaire a accru les inégalités entre les Français

Alors que le taux d'épargne des ménages atteint des sommets, les Français les plus modestes ont, ces deux dernières années, puisé dans leurs réserves.

Jamais les Français n’ont autant épargné. En deux ans, le montant des sommes mises de côté se comptent par dizaines de milliards d’euros. Tout au long de l’année 2019, le taux d’épargne moyen des ménages –la part des revenus qui ne sont pas consacrés à des dépenses de consommation- était légèrement inférieur à 15%. Au premier trimestre 2021, il atteignait 21,7%.

Mais tous les Français n’ont pas été en mesure de mettre davantage d’argent de côté. De sorte que les inégalités en terme d’épargne se sont accrus. Selon les données publiées par la Banque de France, le montant total des sommes déposées sur les livrets et comptes d’épargne populaire est passé de 55,1 à 54,2 milliards d’euros entre la fin juillet 2019 et la fin juin 2021.

Les Français les plus modestes ont, eux, puisé dans leur épargne

Les Français les plus modestes -seuls à avoir accès à cette épargne légèrement mieux rémunérée (0,75%) que le livret A- ont donc puisé près de 1 milliard d’euros dans ces réserves durant ces deux dernières années. Les différences se font aussi sentir au plan territorial.

Si on additionne toutes les formes d’épargne réglementées, l’évolution du montant total détenu par les Français a augmenté de 12%. Mais derrière cette moyenne, les différences entre département peuvent être très sensibles. La hausse atteint ainsi 23,5% dans les Yvelines (le troisième département le plus riche du pays) contre seulement 9% en Seine-Saint-Denis (le plus pauvre de France métropolitaine).

Ce grand écart ne concerne pas que l’Ile-de-France, même s’il y est exacerbé. Ainsi le montant total des sommes détenues sur les divers livrets, comptes et plans d’épargne a, en deux ans, augmenté de 15% en Haute Savoie contre 10,5% dans la Creuse, deuxième département le plus pauvre de la France métropolitaine. Donc clairement en terme d’épargne, les inégalités se sont accrues avec la crise, aussi bien dans la région capitale que dans le reste de la France.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco