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La France met en orbite CSO-2, son deuxième satellite cyber espion spatial

CSO-2 sera en orbite à une altitude de 480 km pour photographier la Terre

CSO-2 sera en orbite à une altitude de 480 km pour photographier la Terre - Minarm

Un Soyouz a mis en orbite le second CSO (Composante Spatiale Optique) d'une série de trois. Ces satelites transmettent aux militaires des photos de très haute résolution de jour comme de nuit.

Le programme CSO (Composante Spatiale Optique) avance comme prévu, ou presque. Après quelques retards de lancement dus à la météo, le second satellite espion français d'une série de trois a été mis en orbite depuis Kourou (Guyane) avec un lanceur Soyouz ce mardi.

Le lanceur a décollé à l'heure prévue (13h42 heure de Kourou, 17h42 à Paris) pour une mission de 59 minutes et 37 secondes jusqu'à la séparation du satellite. CSO-2, d'une masse de 3.562 kg au décollage, doit être placé sur une orbite basse de 480 kilomètres d'altitude, depuis laquelle il pourra identifier par exemple un armement léger.

Sa mission: prendre des photos de très haute qualité depuis l'espace.

Comme nous l'expliquait l'État-major des armées en 2018, lors du lancement de CSO-1, ces engins sont de "gigantesques appareils photo numérique connectés capable de réaliser des prises de vue classiques ou en 3D en très haute résolution, de jour comme de nuit".

Le CSO-2 effectuera sa mission à une altitude de 480 km, soit deux fois moins haut que de CSO-1 lancé il y a deux ans à 800 km d'altitude. Le troisième de la série, CSO-3, sera lancé en 2021. Ils remplacent les satellites Helios 2A et 2B qui ont envoyés leurs dernières images le 17 décembre.

Le coût du programme CSO, évalué à 1,75 milliard d'euros, s'inscrit dans la loi de programmation militaire 2019-2025. Il est piloté par la DGA, l’Etat-Major des armées et le Cnes avec pour partenaires industriels Airbus Defence&Space, Thales, Cap Gemini, Safran et Arianespace.

Les trois CSO réaliseront chaque jour près d'un millier d'images. Elles seront analysées par une intelligence artificielle pour aider les opérateurs à décrypter une situation et envoyer des informations aux militaires sur le terrain.

Les clichés transiteront par la base suédoise de la station polaire Kiruna située au nord du Cercle polaire arctique. Ce choix a été fait pour optimiser les transferts d'images avec des séries de photos envoyées toutes les heures. La Suède est partenaire du programme CSO ainsi que l'Allemagne, la Belgique et l'Italie.

Le programme CSO tend à favoriser la mutualisation des capacités pour le spatial militaire en Europe.

"Il fonctionne sur une logique de partage d’une capacité d’acquisition d’images optiques au profit des pays partenaires. Ce dispositif est le témoin d’une coopération à l’échelle européenne rare et efficiente, unique sur la scène internationale", indique dans un communiqué le lieutenant-colonel Jérôme, commandant du CMOS 1/92 "Bourgogne", en annonçant que "d’autres pays européens se montrent intéressés pour poursuivre l’aventure avec la France".

Cette constellation est un pan de la stratégie militaire spatiale européenne. Elle repose aussi sur trois satellites d'écoute (Ceres, pour "Capacité d'écoute et de renseignement électromagnétique") et deux satellites de télécommunication militaires (Syracuse IV) qui seront lancés en 2021 et 2022. Ensemble, ils seront connectés au Scaf, l'avion de combat du futur, et à tout autre engin de combat terrestre, aérien ou maritime, piloté par des humains ou autonome.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco