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Trains: la Renfe se félicite d'un bon départ en France avec 510.000 billets vendus en moins d'un an

La compagnie ferroviaire espagnole dit toujours réfléchir à de nouvelles liaisons dont les très juteux Paris-Lyon et Paris-Marseille.

Si la Renfe, l'opérateur ferroviaire historique espagnol, est durement bousculée par la SNCF en Espagne avec Ouigo (suscitant des accusations de dumping), elle espère lui rendre la pareille en France.

Rappelons que depuis le 13 juillet 2023, la compagnie fait rouler ses trains à grande vitesse (les AVE pour Alta Velocidad Española) entre Lyon et Barcelone et entre Marseille et Madrid, devenant le deuxième concurrent national de la SNCF après l'arrivée de Trenitalia.

Nicolas Doze face à Jean-Marc Daniel : La Renfe arrive, bonne nouvelle ? - 13/07
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Avec un certain succès puisqu'elle annonce avoir vendu 510.000 billets en moins d'un an sur ces deux destinations.

"Ce qui est bien plus que les objectifs initiaux. Le gros du trafic se fait en transfrontalier mais aussi dans les déplacements domestiques en France, par exemple entre Lyon et Montpellier avec un taux de remplissage global intéressant de 80%", commente au Parisien, Susana Lozano responsable "international" de la Renfe.

Pas de calendrier

L'opérateur ne donne pas de détail sur le bilan financier de ce lancement mais il y a fort à parier que, comme Trenitalia en France ou Ouigo en Espagne, ce lancement se traduise par des pertes.

Pour atteindre la rentabilité, il faut se positionner sur plus de liaisons à fort potentiel. Le transporteur ne cache donc pas ses ambitions de développement en attaquant les très juteux Paris-Lyon (déjà occupé par Trenitalia avec 5 allers-retours par jour) et Paris-Lyon-Marseille. Mais se garde bien de donner un calendrier.

La question est de savoir si ce modèle économique agressif pourra tenir dans un marché dont l'accès est cher. Les péages que tout opérateur doit payer à SNCF Réseau, filiale à 100% de la SNCF, pour exploiter une LGV (ligne à grande vitesse) font partie des plus chers d'Europe, notamment sur Paris-Lyon, une des lignes les plus fréquentées d'Europe.

Des péages qui augmentent de 8% cette année et qui toucheront tous les opérateurs. "Une hausse indispensable pour financer les opérations de maintenance", justifie la filiale de la SNCF.

En octobre dernier, Susana Lozano affichait également ses ambitions sur les liaisons régionales (TER) ouvertes progressivement à la concurrence.

"La Renfe a un grand intérêt pour les appels d'offre pour les trains régionaux ou trains Transiliens. Pourquoi pas ne pas devenir un opérateur de référence pour les trains régionaux dans quelques années", s'interrogeait-elle.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business