Towt commande six voiliers-cargos supplémentaires après avoir levé 25 millions d'euros

La startup bretonne veut porter à huit navires sa flotte de voiliers-cargos d'ici 2027, pour répondre à l'engouement autour du transport maritime décarboné.

Towt veut accélérer dans le transport maritime décarboné. La société bretonne, fondée en 2011, a annoncé la commande de six navires supplémentaires pour traverser l'Atlantique et ouvrir de nouvelles routes maritimes. Elle ambitionne de détenir ainsi "la plus grande flotte de voiliers-cargos au monde d’ici 2027", avec huit vaisseaux au total.

Des bateaux construits notamment au Vietnam par le groupe breton Piriou.

“Il y en a déjà deux en construction qui sont sur le point d’être livrés, dans les semaines qui viennent”, assure Guillaume Le Grand, président et fondateur de Towt, sur BFM Business.

Pour étoffer sa flotte, l'entreprise a procédé à une deuxième levée de fonds qui a permis de récupérer 25 millions d'euros au total, dont 5 millions récoltés auprès "d'environ 2.000 épargnants particuliers en seulement 13 jours", via la plateforme de financement participatif LITA.co, spécialisée dans l'investissement durable. Bpifrance, le CIC et la Caisse des Dépôts et Consignations ont notamment participé à l'opération.

"40.000 tonnes de C02 économisés"

Les nouveaux navires de Towt doivent entrer en service à partir de 2026. Le transporteur compte ainsi accélérer la fréquence de ses départs pour pouvoir en proposer un par semaine. L'entreprise veut renforcer la liaison avec New York mais aussi ouvrir de nouvelles routes maritimes, vers l'Amérique du Sud notamment, ainsi qu'en Asie et en Afrique.

“Nous envisageons de développer des importations de café depuis la Colombie, le Brésil et peut-être le Guatemala”, confie Guillaume Le Grand.

L'armateur breton assure qu'il contribuera "à économiser environ 40.000 tonnes de C02" avec ses huit navires qui transporteront autour de 200.000 tonnes de marchandises. Sur un trajet comme Le Havre - Guadeloupe, la startup évalue à 90% la réduction d'émissions de CO2 obtenue en recourant à la voile comme mode de propulsion principal, comparativement à la moyenne des émissions de porte-conteneurs par tonne transportée et par kilomètre.

Le transport maritime, qui permet d’acheminer 80% des produits consommés dans le monde, est responsable de près de 3% des émissions de CO2 mondiales, selon l'Organisation maritime internationale (OMI).

Objectif d'un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros d'ici 2028

Le développement de sa flotte doit aussi permettre à Towt d'engranger des revenus. La société vise un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros d'ici 2028, avec la création de 150 emplois directs et environ 500 emplois indirects.

“Le coût du transport maritime, c’est les montagnes russes depuis le Covid. Nous proposons des contrats sur 3-6-9 ans à prix fixes, qui ne sont pas corrélés au prix du pétrole, contrairement à tous les autres transports maritimes”, fait valoir Guillaume Le Grand.

Towt ambitionne d'atteindre jusqu'à 500 navires d'ici 2050. Ses voiliers de plus de 80 mètres restent très petits en comparaison des porte-conteneurs classiques.

L'armateur breton n'est pas le seul acteur sur le segment des voiliers-cargos. Rien qu'en France, de multiples entreprises similaires ont émergé ces dernières années, comme Neoline, Zéphyr & Borée ou encore Windcoop plus récemment.

Thomas Chenel