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Porte arrachée d'un Boeing: pourquoi les passagers n'ont pas été aspirés vers l'extérieur

Un Boeing 737 Max 9 de la compagnie Alaska Airlines a perdu une porte en plein vol vendredi. Sans toutefois faire de blessés.

Le Boeing 737 Max de nouveau dans le collimateur du régulateur américain. L'Agence fédérale américaine de l'aviation civile (FAA) a ordonné samedi l'inspection immédiate de 171 appareils 737 Max 9, maintenus au sol après un incident qui a vu une porte se détacher lors d’un vol d’Alaska Airlines au départ de Portland (Oregon) et à destination d’Ontario (Californie).

Fort heureusement, personne n’était assis aux deux places à côté de la cloison qui s’est envolée. Mais selon des passagers cités par des médias américains, un adolescent assis dans la rangée a eu sa chemise arrachée par la décompression, lui occasionnant des blessures légères.

Mais comment expliquer que les passagers les plus proches de la porte n’aient pas été aspirés vers l’extérieur de l’appareil? Tout est une question de pression: plus un avion s'élève dans le ciel, plus la pression de l'air diminue et plus l'écart avec la pression à l'intérieur de la cabine (pressurisée) augmente. Or, "la chance qu’ils ont eue, c’est que la porte explose à une altitude relativement basse", explique Jean Serrat, consultant aéronautique de BFMTV.

Augustin de Romanet, président-directeur général du groupe ADP – 17/10
Augustin de Romanet, président-directeur général du groupe ADP – 17/10
12:13

Les pilotes entraînés à faire face à une dépressurisation

La porte s’est en effet détachée peu après le décollage, à moins de 5000 mètres d’altitude. "Donc l’écart de pression entre l’intérieur et l’extérieur était à peu près de 25%", souligne Jean Serrat. "Mais s’ils avaient eu la même chose à 10.000 mètres d’altitude, qui est à peu près l’altitude de croisière de ce type d’avion, ce n’est pas un écart de 25% mais de 75 à 80% de baisse de pression qu’il y aurait eu et effectivement il y aurait eu de fortes chances que des gens soient aspirés vers l’extérieur", poursuit le spécialiste.

Les pilotes sont d’ailleurs entraînés à faire face à ce genre de situation: "Dès qu’il y a une dépressurisation, tout de suite, (...) on pique vers le bas pour descendre le plus rapidement possible à une altitude où tout le monde va pouvoir respirer normalement. C’est ce qu’on appelle la descente de secours", indique Jean Serrat.

Des objets présents dans l'avion ont toutefois été aspirés, comme un iPhone retrouvé au sol par un habitant de Portland.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco