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Les TGV Ouigo français circulent désormais en Espagne entre Madrid et Barcelone

D'ici 2020, les TGV Ouigo desserviront Bordeaux et Strasbourg, mais 
ils prendront également des passagers dans deux gares parisiennes.

D'ici 2020, les TGV Ouigo desserviront Bordeaux et Strasbourg, mais ils prendront également des passagers dans deux gares parisiennes. - Jacques Demarthon - AFP

La liaison Madrid-Barcelone opérée par la SNCF a été inaugurée ce vendredi. Ouigo débarque avec des prix agressifs dans un pays où le train est encore largement distancé par la voiture.

C'est parti: la SNCF fait ce vendredi ses premiers pas en Espagne avec la circulation d'une rame inaugurale de son TGV low cost Ouigo, entre Madrid-Saragosse-Tarragone-Barcelone. L'ouverture commerciale de la ligne aura lieu le 10 mai avec cinq allers-retours quotidiens.

Le transporteur français vient donc se mesurer à l'opérateur national, la Renfe, jusqu'à ajourd'hui en situation de monopole. Et la SNCF n'entend pas jouer les figurants.

La stratégie sera clairement agressive avec une "offre sera en moyenne 50% moins chère que celle de la Renfe. Nous proposerons des prix démarrant à 9 euros, sur 87% de nos trains. C’est structurellement une offre basée sur des prix bas", explique Hélène Valenzuela, directrice générale de Ouigo Espagne à Ville Rail & Transports .

Stratégie agressive

Ouigo entend également se démarquer avec une offre de services innovants comme "des sièges XL, ou encore l'accès à une plateforme de divertissements avec films, reportages, jeux…", poursuit le responsable. Les rames qui circuleront seront à deux étages (Duplex), une première en Espagne.

Les ambitions sont élevées avec une offre de "10 millions de places chaque année". "Nous partons du principe que l’appétit de voyages va grossir et qu’il va y avoir un transfert modal de la route vers le fer. En Espagne, la voiture détient 90 % de parts de marché de la mobilité, c’est donc notre principal concurrent", souligne la responsable.

D'autant plus que les prix sont "très élevés (avec une offre qui) ne visait, jusqu’à présent, que le marché premium avec les voyageurs business. Si on regarde l’expérience italienne, on observe que le marché de la grande vitesse ferroviaire a été multiplié par deux avec l’arrivée de la concurrence".

Rappelons que le réseau à grande vitesse français est également ouvert à la concurrence mais à ce jour, les concurrents de la SNCF sont encore absents. Leurs ambitions ont été freinées, voire annihilées, par la pandémie de covid qui sévit depuis un an en Europe.

L'italien Thello et Renfe sont sur les rangs. Le premier pourrait se lancer en juin sur le Paris-Lyon-Milan, le second attendrait la fin de l'année pour inaugurer ses cinq allers-retours entre Lyon et Marseille.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business